Le Haut commissaire de l'ONU aux réfugiés Antonio Guterres a déclaré samedi à Téhéran que les autorités iraniennes s'étaient engagées à ne pas expulser les réfugiés afghans, dont plus d'un million ont fui leur pays pour s'installer en Iran.

«L'Iran s'est engagé à ne pas expulser des Afghans enregistrés» comme réfugiés dans le pays, a dit le chef du HCR à la presse.

M. Guterres a dit qu'il n'existait pas de loi internationale concernant ceux qui sont entrés «de façon illégale pour des (raisons) économiques».

«Toutefois, nous voulons que leurs cas soient examinés pour voir s'ils ont besoin d'une protection», a-t-il dit.

Interrogé à propos d'informations sur d'éventuelles expulsions de réfugiés afghans par les autorités iraniennes, M. Guterres a dit: «Nous devons distinguer entre les ressortissants enregistrés comme réfugiés et ceux qui sont entrés récemment sur le territoire pour des raisons économiques».

Selon les derniers chiffres du bureau iranien chargé des immigrés et étrangers (Bafia), quelque 832 000 Afghans sont enregistrés comme réfugiés auxquels s'ajoutent près de 200 000 de leur progéniture née au cours des six dernières années.

L'Iran et le HCR ont signé un accord pour assurer leur rapatriement volontaire, mais selon des chiffres iraniens, seuls 88 Afghans sont rentrés dans leur pays depuis le début de l'actuelle année iranienne (mars 2008).

Pour M. Guterres, ce faible chiffre est dû davantage aux problèmes économiques et sociaux qu'aux problèmes de sécurité dans leur pays.

«Cela ne veut pas dire que la sécurité ne pose pas problème en Afghanistan mais les questions sociales, comme l'éducation, constituent de plus grandes préoccupations pour les réfugiés» à leur retour, a-t-il expliqué.

Depuis le début du programme de rapatriement volontaire en 2002, plus de quatre millions d'Afghans sont rentrés chez eux, dont 3,2 millions du Pakistan et plus de 865 000 d'Iran, selon le HCR.

L'Iran estime à 1,5 million le nombre d'Afghans vivant illégalement sur son territoire. Téhéran a commencé il y a environ un an à les forcer à rentrer chez eux. Mais ce mouvement a subi un recul après que Kaboul eut protesté, disant qu'il ne pouvait gérer un tel afflux.