C'est une jolie femme de 40 ans. Elle est mère de quatre enfants. Elle a gravi les échelons de la fonction publique et son poste actuel est exigeant. Par-dessus tout, elle brûle d'envie que John McCain devienne président en novembre.

Sarah Palin? Les apparences sont trompeuses. Il s'agit plutôt de Noemi Pendleton, l'une des nombreuses déléguées républicaines exaltées par la colistière du candidat républicain.

«Je suis maintenant enflammée. Très, très excitée. Je m'identifie à elle», s'est exclamée hier Mme Pendleton, déléguée d'Hawaii, au lendemain du discours électrisant de la candidate à la vice-présidence.

«Son discours en entier était inspirant. Sa vie est inspirante: comment elle a dirigé une petite municipalité et ensuite un grand État comme l'Alaska. Elle est devenue un modèle», a ajouté la déléguée.

La semaine dernière lors de la convention démocrate à Denver, on avait été frappé par l'obamamanie ambiante. Dorénavant, à Saint Paul, on sent naître une certaine palinmanie.

Dans l'enceinte du Xcel Energy Center, plusieurs délégués brandissaient hier des pancartes au nom de leur nouvelle coqueluche. D'autres, pour témoigner de son goût pour le forage, arboraient des chandails où on lisait «Drill Baby Drill». Le nom de la gouverneure de l'Alaska était sur les lèvres d'à peu près tous les orateurs.

Et tous les participants interviewés par La Presse étaient aux anges. Particulièrement les femmes, ravies de pouvoir s'inspirer de la colistière, mais aussi de penser qu'une d'entre elles accédera peut-être à la vice-présidence en novembre.

«Dans ma jeunesse, j'étais l'objet de discrimination au travail parce que j'étais une femme. J'aurais voulu pouvoir rêver d'accéder à un tel poste», a lancé Toni Valdez, une pointe de nostalgie dans la voix. Cette déléguée du Nevada est aujourd'hui âgée de 76 ans. Elle n'en revient pas de ce que Mme Palin «a accompli».

Les journalistes américains, qui s'étaient initialement montrés perplexes, ne sont pas en reste. On a pu constater plusieurs poussées de fièvre dans les médias.

Le respecté chroniqueur Craig Crawford, qui a couvert toutes les conventions des partis depuis 1998, a écrit qu'il n'avait jamais entendu de meilleur discours que celui de Mme Palin.

Le Wall Street Journal, dont l'équipe éditoriale est très proche des républicains, a été jusqu'à comparer la jeune colistière à l'ancienne dame de fer britannique. Selon le quotidien, les républicains viennent peut-être de découvrir «une future Margaret Thatcher».