Jack Abramoff, un ancien lobbyiste proche du camp républicain et qui purge actuellement une peine de six ans de prison pour corruption a été condamné jeudi à quatre ans de prison dans une autre affaire de pots-de-vin, a annoncé le département de la Justice.

M. Abramoff devra également verser plus de 23 millions de dollars de dommages et intérêts à ses victimes, quatre tribus indiennes, qui ont payé des millions de dollars pour des services qu'il ne leur a pas rendu, de son aveu même, a précisé le département dans un communiqué.

Il avait plaidé coupable en janvier 2006 notamment de «complot», «corruption» d'agents publics et «fraude fiscale», quelque temps avant d'être condamné à près de six ans de prison, en mars 2006, dans une affaire d'achat frauduleux de bateaux-casinos.

La chute de ce lobbyiste, très influent et proche du camp républicain avait contribué à la défaite de celui-ci aux élections parlementaires en 2006, puisqu'il avait entraîné nombre de responsables dans son sillage, dont l'ancien puissant chef de la majorité républicaine, Tom DeLay, le congressiste Robert Ney et plusieurs chefs de cabinets ou encore l'ancien adjoint du secrétaire à l'Intérieur, James Steven Griles.

Avec l'aide d'un associé, Michael Scanlon, qui dirigeait une société de lobbying, de relations publiques et de conseil pour les campagnes électorales appelée Capitol campaign strategies (CCS), il a reconnu avoir détourné l'argent versé par quatre tribus indiennes du Mississipi, Texas, Louisiane et Michigan qui l'avaient embauché pour leur fournir une aide dans l'achat ou la réouverture de casinos.

«Une fois qu'il avait établi une relation avec ces tribus, Jack Abramoff a recommandé Scanlon et CCS comme opérateur», a expliqué le département de la Justice. Puis, ils ont encaissé leurs honoraires «qui comprenait une marge de profit très importante» et se les sont partagés.

En comptant l'escroquerie de plusieurs autres «clients», M. Abramoff aurait empoché en tout 23 millions de dollars de pots de vin.

Il est également accusé d'avoir organisé la corruption de parlementaires en leur offrant des cadeaux, des voyages ou des contributions de campagne, en échange notamment de leur soutien ou de leur vote sur un projet de loi. Selon un rapport parlementaire publié fin 2006, il aurait facturé à ses clients près de 500 rendez-vous avec des responsables de la Maison Blanche.

M. Abramoff a enfin été condamné pour fraude fiscale, après avoir essayé de cacher au Trésor américain la somme de 690 000 dollars.

Le département de la Justice a précisé que pas moins de «13 procédures en plaider-coupable» avaient été engagées à la suite de son inculpation.