Sarah Palin, la colistière du candidat à la Maison-Blanche John McCain, était attendue mercredi à la convention républicaine de St Paul pour passer son grand oral, alors que les médias n'en finissent pas de dévoiler des détails embarrassants de son passé.

Au troisième jour de la convention républicaine réunie à St Paul (Minnesota, nord) qui doit officiellement investir le candidat John McCain, Sarah Palin, désignée sur le «ticket» républicain fera une intervention très attendue, alors que plusieurs histoires aux conséquences électorales potentiellement dévastatrices ont fait surface.

En choisissant comme colistière une femme de 44 ans, gouverneure depuis seulement deux ans et auparavant maire d'une petite ville de 9000 habitants, John McCain a fait preuve d'audace. Mais certains républicains commencent à se demander s'il n'a pas été un peu téméraire.

John McCain lui-même a décidé d'annuler un entretien programmé mardi soir au «Larry King Live» sur CNN en représailles après une interview la veille dans laquelle son porte-parole, Tucker Bounds, était pressé de citer une décision que Mme Palin avait prise en tant que dirigeante de l'Alaska.

L'un des principaux conseillers de John McCain a aussi accusé les médias de mener une «mission de destruction» contre Sarah Palin, confiant que son équipe se sentait «assiégée» après la révélation de la grossesse de la fille mineure de Mme Palin.

La colistière désignée a reconnu lundi que sa fille Bristol, âgée de 17 ans et célibataire, était enceinte. M. Bounds a assuré que M. McCain connaissait cette information et qu'il avait estimé que cela «ne disqualifiait pas» Mme Palin. Le camp McCain n'a cependant pas précisé exactement quand, comment et qui avait informé le candidat.

Selon le Washington Post, mercredi, Mme Palin n'a été soumise à une interview poussée du camp McCain sur son passé que mercredi dernier, soit deux jours avant l'annonce de sa nomination, un jour avant que M. McCain lui demande officiellement d'être sa colistière. Et c'est pendant cet entretien que Mme Palin aurait révélé la grossesse de sa fille mineure, selon le Post citant deux responsables de l'équipe McCain.

Ce n'est pas la seule nouvelle divulguée sur le passé de Mme Palin.

L'équipe de campagne de John McCain a indiqué que le mari de Mme Palin, Todd, avait été arrêté il y a une vingtaine d'années pour conduite en état d'ivresse.

Plusieurs médias ont aussi rapporté mardi que Mme Palin a été membre du parti indépendantiste de l'Alaska, au début des années 1990. Ce qui a été démenti par l'équipe McCain, affirmant que c'est Todd Palin, son époux qui a appartenu au parti sécessionniste.

Selon le parti républicain, Mme Palin est enregistrée comme républicaine depuis 1982 et n'a jamais appartenu au parti indépendantiste. En 2008, cependant, Mme Palin a salué, dans un message vidéo, les délégués de ce parti à l'occasion de leur congrès.

Une douzaine de responsables républicains, dont des avocats, sont partis pour l'Alaska afin de passer au crible le passé de Mme Palin.

La gouverneure est en outre sous le coup d'une enquête parlementaire de son État sur un supposé délit d'influence. Elle est soupçonnée d'avoir licencié abusivement un responsable de la police locale car, selon l'accusation, ce responsable aurait refusé de licencier un agent de police qui se trouvait être l'ex-beau frère de Sarah Palin.

Ce dernier était engagé dans un divorce houleux avec la soeur de la gouverneure. Mme Palin affirme qu'elle n'a pas agi illégalement et a annoncé lundi qu'elle avait embauché un avocat pour la représenter dans cette affaire.

Si John McCain s'est dit mardi «très, très fier» de sa colistière, toutes ces révélations sont embarrassantes pour le parti républicain alors que le compte à rebours est commencé avant la présidentielle du 4 novembre.