Une coordination d'organisations syndicales et sociales du Panama ont appelé pour jeudi à une «grève d'avertissement» contre les politiques «néo-libérales» du gouvernement, en menaçant d'étendre le mouvement.

L'appel a été lancé par la Coordination pour le droit à la vie et à la dignité du peuple panaméen, composée entre autres de syndicats et de corporations ouvrières, d'organisations étudiantes, médicales, écologistes.

Les grévistes réclament le gel, et la baisse, des prix des aliments de base et des services publics. Ils veulent aussi l'amélioration des mesures de sécurité du travail, d'éducation et de santé, et la fin des coupures d'eau courante.

«Tout ce que nous avons mentionné résume la politique économique néo-libérale du gouvernement et des lois du marché qu'il nous impose», a déclaré à l'AFP Saul Mendez, dirigeant du Front national pour la défense des droits économiques et sociaux (Frenadeso), une des organisations signataires de l'appel à la grève.

Le ministre panaméen du Travail, Edwin Salamin, a qualifié le mouvement d'«irresponsable», car le gouvernement, selon lui, «donne des réponses à la population, et surtout à la population la plus nécessiteuse du pays».

Il a toutefois reconnu les difficultés engendrées par une inflation établie à 9,6% en juillet, dans un pays à l'économie liée au dollar et habitué à un taux bien inférieur.

Le vice-président de la Chambre de commerce du Panama, Adolfo Linares, a estimé que la grève était «illégale».

«Le gouvernement garantira la protection et la sécurité des citoyens qui iront travailler comme à l'accoutumée», a déclaré le ministre de la Justice, Daniel Delgado, en appelant les organisations grévistes au dialogue.

Le Panama a connu la plus forte croissance de toute l'Amérique latine en 2007, avec un indice à 9,5%, selon la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïnes (Cepal). Mais 40% de sa population vit en état de pauvreté, selon les organisations internationales.