Les massacres et déportations d'Arméniens entre 1915 et 1917 dans l'Empire ottoman ont fait plus de 1,5 million de morts selon les Arméniens, 250 000 à 500 000 selon la Turquie, qui récuse la notion de génocide reconnue notamment par la France, le Canada et le Parlement européen.

Des affrontements meurtriers avec les Turcs avaient déjà commencé à la fin du XIXe siècle, faisant 200 000 morts entre 1894 et 1909 selon des sources arméniennes.

En octobre 1914, l'Empire ottoman entre dans la Première Guerre mondiale, aux côtés de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie.

Le 24 avril 1915, des milliers d'Arméniens soupçonnés d'avoir des sentiments nationaux hostiles au gouvernement central sont arrêtés. Le 26 mai, une loi spéciale autorise les déportations «pour des raisons de sécurité intérieure».

La population arménienne d'Anatolie et de Cilicie (région intégrée à la Turquie en 1921), appelée «l'ennemi intérieur», est contrainte à l'exil vers les déserts de Mésopotamie. Un grand nombre d'Arméniens sont tués en chemin ou dans des camps.

L'Empire ottoman sera démantelé en 1920, deux ans après la création d'un Etat indépendant arménien en mai 1918.

La Turquie reconnaît aujourd'hui que des massacres ont été commis et que de nombreux Arméniens sont morts en déportation. Mais elle fait valoir qu'il s'agissait d'une répression contre une population coupable de collaboration avec l'ennemi russe pendant la Première Guerre mondiale, et que des dizaines de milliers de Turcs ont été tués par les Arméniens.

Le génocide arménien a été reconnu le 18 juin 1987 par le Parlement européen. La France est devenue en 2001 le premier grand pays européen à faire de même, par une loi affirmant que «la France reconnaît publiquement le génocide arménien de 1915», sans en désigner explicitement les Turcs comme responsables.

Aujourd'hui 3,2 millions d'Arméniens vivent en Arménie, et une diaspora de plus de 4 millions d'Arméniens sont installés principalement en Russie, au Moyen-Orient, au Canada, aux États-Unis et en France.