Un sumotori légendaire devenu président de l'association nationale du sumo japonais, Kitanoumi, faisait l'objet d'appels pressants à la démission mercredi, après la découverte de traces de cannabis dans les urines d'un lutteur de son écurie.

Une nouvelle affaire de sumotoris suspectés de consommer du cannabis, strictement interdit au Japon, a éclaté mardi lorsque deux sumos russes ont été contrôlés positifs à cette substance, deux semaines après l'exclusion à vie d'un autre lutteur russe arrêté pour possession de marijuana.

L'affaire faisait les gros titres de la presse et des télévisions japonaise mercredi, repoussant au second plan les luttes de pouvoir au sein du Parti libéral démocrate, qui cherche un successeur au Premier ministre Yasuo Fukuda démissionnaire depuis lundi.

Les deux sumos contrôlés positifs, Roho, 28 ans, et Hakurozan, 26 ans, ont tous deux démenti avoir fumé de la marijuana, et une contre-expertise est en cours.

«Ça ne me dérange pas qu'on enquête sur moi ou qu'on me fasse faire des tests. Je sais que je ne serais pas» contrôlé positif in fine, a assuré Hakurozan lors d'une conférence de presse.

Ce sumotori fait partie de l'écurie du célèbre Kitanoumi, Toshimitsu Obata de son vrai nom, l'un des plus grands lutteurs japonais de l'histoire de ce sport ancestral.

Terreur des rings dans les années 70, Kitanoumi gère aujourd'hui une écurie de combattants et préside l'association nationale du sumo japonais.

Un membre du comité de réforme du sumo, instauré l'an passé après la mort d'un apprenti lutteur sous les coups de son maître, a jugé que Kitanoumi allait «sûrement être mis à la porte».

«Et je ne crois pas que tout le pus soit sorti» des turpitudes du sumo, a poursuivi Mitsuru Yaku, également caricaturiste de renom, dans une interview à la télévision Fuji.

Les sumotoris sont censés être des parangons de vertu au Japon mais de nombreux scandales ont écorné l'image de ce sport traditionnel ces derniers mois.

La loi japonaise est très stricte contre le cannabis et toute personne en possédant une quantité même minime risque jusqu'à cinq ans de prison. L'usage de cannabis est à l'inverse partiellement dépénalisé en Russie.