Le président George W. Bush et l'ancien candidat démocrate à la vice-présidence Joe Lieberman sont venus mardi à la rescousse du candidat républicain John McCain devant la convention républicaine réunie à St Paul (Minnesota, nord) alors que s'accumulent les révélations embarrassantes sur Sarah Palin.

«La vie de John McCain l'a préparé à ces choix. Il est prêt à diriger notre pays», a affirmé le président américain dans un discours retransmis depuis la Maison Blanche, via une liaison satellite.

Si M. Bush n'était pas présent physiquement à St Paul, le clan Bush était quasi au complet dans l'enceinte du Xcel Center. Laura Bush a défendu le bilan de son mari et dans la tribune d'honneur George Bush père et sa femme Barbara étaient aux côtés de Cindy McCain, la femme de M. McCain, et de Roberta McCain, 96 ans, la mère du candidat, âgé lui-même de 72 ans.

«Nous vivons dans un monde dangereux. Et nous avons besoin d'un président qui comprenne les leçons du 11 septembre 2001: que pour protéger l'Amérique, nous devons rester à l'offensive, empêcher les attentats avant qu'ils ne se produisent et ne pas attendre d'être frappés à nouveau. L'homme qu'il nous faut est John McCain», a ajouté M. Bush, chaudement applaudi par les délégués républicains.

«Ce soir, George Bush a passé le relais avec enthousiasme à l'homme qui l'a mérité en votant pour lui 90% du temps et qui compte poursuivre sa politique au cours des quatre prochaines années», a réagi l'équipe du candidat démocrate Barack Obama.

«L'homme dont George Bush a besoin est peut-être John McCain mais le changement dont l'Amérique a besoin s'incarne en Barack Obama», a ajouté David Plouffe, directeur de la campagne Obama.

Intervenant peu après M. Bush, l'acteur et ex-candidat à l'investiture républicaine Fred Thompson a fait chavirer de bonheur les délégués avec un discours musclé prenant M. Obama pour cible.

M. Obama est «le candidat le plus à gauche, le plus inexpérimenté qui ne se soit jamais présenté à la Maison Blanche», a dit sous les ovations M. Thompson.

Candidat il y a huit ans contre le «ticket» Bush-Cheney, l'homme qui aurait pu devenir le vice-président du démocrate Al Gore en 2000, Joe Lieberman, a définitivement rompu les ponts avec sa famille politique d'origine en venant défendre son «ami» John McCain.

«Pourquoi un démocrate comme moi est à une convention républicaine comme celle-ci? La réponse est simple. Je suis ici ce soir pour soutenir John McCain car le pays compte plus que le parti», a affirmé M. Lieberman.

«Je suis ici ce soir parce que John McCain représente le meilleur choix pour rassembler notre pays et le mener en avant», a ajouté le sénateur indépendant du Connecticut (nord-est). «Je suis ici parce que la vie entière de John McCain incarne une grande vérité: être démocrate ou républicain est important. Mais c'est encore plus important d'être Américain», a-t-il dit.

Dans les travées républicaines, Newt Gingrich, président de la Chambre des représentants durant le mandat de Bill Clinton, était tout sourire durant le discours de son ancien adversaire.

Alors que se succédaient les orateurs à la tribune de la convention républicaine, des heurts opposaient à l'extérieur manifestants et policiers. Selon des télévisions locales, la police a fait usage de gaz irritants pour disperser les manifestants.

Les républicains espéraient que ces interventions détourneraient l'attention des médias du cas Sarah Palin.

Mme Palin, connue pour ses positions conservatrices, fait face à plusieurs révélations embarrassantes. La colistière de M. McCain, à St Paul depuis lundi mais qui n'a fait aucune apparition publique, devrait avoir l'occasion de s'exprimer mercredi soir à l'occasion de son grand oral devant la convention républicaine.