Le procureur du Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie, le Belge Serge Brammertz, se rendra en visite à Belgrade le 10 et 11 septembre, a annoncé mardi sa porte-parole à l'AFP.

«Serge Brammertz sera à Belgrade les 10 et 11 (septembre). Il rencontrera les autorités chargées de la coopération» avec le tribunal, a indiqué Olga Kavran.

Le procureur du TPI avait annulé une visite prévue fin juillet à Belgrade après l'annonce de l'arrestation du chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, après une longue cavale et treize ans après son inculpation par le TPI pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

Dans une conférence de presse organisée le jour de l'arrivée de Radovan Karadzic au centre de détention du TPI à La Haye, M. Brammertz avait salué cette arrestation comme «un succès majeur dans la coopération de la Serbie avec le tribunal».

Il avait cependant ajouté qu'il ne prévoyait pas de nouvelle évaluation de la coopération de Belgrade avant celle prévue décembre devant le Conseil de sécurité des Nations unies, alors que l'Union européenne (UE) pose comme condition d'un rapprochement de la Serbie la «pleine coopération» avec le TPI.

La Serbie et l'UE ont signé en avril un accord de stabilisation et d'association, première étape vers l'intégration à terme au bloc européen, mais cet accord n'entrera en application que si Belgrade coopère pleinement avec le TPI.

Radovan Karadzic, 63 ans, a été pendant longtemps l'un des deux fugitifs les plus recherchés d'Europe, avec son alter ego militaire Ratko Mladic, toujours en fuite. Le TPI réclame également l'arrestation de Goran Hadzic, chef des Serbes de Croatie pendant la guerre.

Outre l'arrestation des fugitifs, l'un des points d'évaluation de la coopération porte sur l'accès aux archives serbes concernant les acteurs des guerres ayant ravagé l'ex-Yougoslavie dans les années 1990, un élément crucial pour l'accusation durant les procès devant le TPI.

Radovan Karadzic est accusé d'être le «cerveau» derrière le nettoyage ethnique de la guerre de Bosnie (1992-1995), qui a fait plus de 100 000 morts et 2,2 millions de déplacés, soit la moitié de la population bosniaque.