L'Union européenne s'est engagée lundi lors d'un sommet extraordinaire à organiser à brève échéance une conférence internationale des donateurs pour aider à la reconstruction de la Géorgie, après la guerre qui l'a opposée à la Russie.

L'Union européenne «prendra l'initiative de réunir dans un bref délai une conférence internationale en vue d'aider à la reconstruction de la Géorgie et demande au Conseil (européen) et à la Commission (européenne) d'en engager la préparation», ont décidé les chefs d'État et de gouvernement au cours de leur réunion consacrée à la situation en Géorgie.

«Nos experts sont sur place et poursuivront les évaluations dans les jours qui viennent. Nous sommes prêts à faire face aux impératifs, y compris à travers une conférence des donateurs très prochainement», a ajouté le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.

Il a précisé que l'UE avait déjà octroyé 15 millions d'euros à la Géorgie (6 millions de la Commission et 9 millions des États membres) et que l'engagement des Européens n'était donc pas uniquement «rhétorique».

A plus long terme, les Européens se sont engagés à renforcer leurs liens avec la Géorgie, même si la question d'une adhésion à l'Union européenne reste controversée parmi les 27.

L'UE «décide également de renforcer sa relation avec la Géorgie, y compris à travers la facilitation des visas et la mise en place éventuelle d'une zone de libre-échange complète et approfondie dès que les conditions en seront réunies», dit la déclaration adoptée lundi par les dirigeants à l'issue du sommet.

«L'UE est déterminée à approfondir les relations politiques et économiques» avec la Géorgie, a insisté de son côté M. Barroso.

Interrogé sur la perspective d'adhésion à terme de la Géorgie à l'Union européenne, le président français Nicolas Sarkozy, qui assure la présidence tournante de l'UE, a répété sa position de principe sur l'élargissement du bloc européen, impossible selon lui sans l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne.

«Je voudrais rappeler que seul (le traité de) Lisbonne permet l'élargissement, que le traité de Nice prévoit une Europe à 27», a-t-il déclaré, notant qu'il n'avait pas été «mandaté pour commenter la perspective d'adhésion de tel ou tel pays».

«Le travail de reconstruction de la Géorgie, la conférence que nous allons organiser, c'est la demande des Géorgiens. Cette demande n'est pas d'adhérer de façon précipitée à l'UE et donc ça ne se fera pas de façon dissimulée», a ajouté le président français.

Le traité de Lisbonne, qui a remplacé le défunt projet de Constitution européenne, est censé aider l'UE à mieux fonctionner après son élargissement. L'avenir du texte dépend de l'Irlande, dont la population a rejeté le traité par référendum le 12 juin, par 53,4% des voix, précipitant l'Europe dans une nouvelle crise institutionnelle.