Un train régional, très fréquenté par les touristes l'été, a déraillé vendredi matin dans le nord-est du Portugal faisant deux morts et 25 blessés, selon un nouveau bilan officiel provisoire.

L'une des victimes est un enfant décédé à l'hôpital, l'autre, une femme portugaise de 47 ans, qui était incarcérée dans le train accidenté, a précisé en début d'après-midi le gouverneur civil de Bragança, Jorge Gomes, interrogé par la radio TSF.

Selon un communiqué de la direction de la protection civile, dix blessés, sur les 25 évacués vers des hôpitaux, sont dans un état grave.

Plusieurs passagers, encore incarcérés à la mi-journée selon les pompiers, ont été finalement extraits du train accidenté par les secours.

Le train, qui transportait 47 passagers, effectuait la liaison entre Tua et Mirandela sur une soixantaine de kilomètres.

Cette ligne est très fréquentée par les touristes l'été car elle borde sur une partie de son parcours la rivière Tua, offrant de splendides panoramas sur la région vinicole du Douro.

Selon le centre des opérations de secours de Bragança, le déraillement, survenu peu avant 11h00 locales (6h00 HAE) à un kilomètre du village de Brunheda, aurait été provoqué par une explosion dans la première voiture.

Après l'accident, plusieurs passagers ont réussi à s'extraire du train et ont marché le long de la voie jusqu'à la gare la plus proche pour appeler les secours, a précisé le gouverneur de Bragança, présent sur les lieux de l'accident.

Quatre hélicoptères, plusieurs ambulances et une centaine de pompiers ont été dépêchés sur les lieux de l'accident, qui est survenu dans une région escarpée et difficile d'accès, a précisé la Protection civile.

Le train est tombé en contrebas de la ligne du côté opposé au ravin qui plonge sur plusieurs dizaines de mètres dans la rivière Tua, ont précisé les secours.

Selon le maire de Mirandela, José Silvano, «le chauffeur a dit avoir senti une explosion juste avant le déraillement». Cité par l'agence Lusa, M. Silvano a précisé que le train accidenté n'était pas spécialement affrété pour un service touristique, tout en reconnaissant qu'il était «probable» qu'une partie des passagers soient des touristes.

En février 2007, un déraillement sur la ligne de Tua avait déjà fait trois morts. Le train, qui ne transportait que cinq passagers, était tombé dans le ravin.

Depuis plusieurs mois, cette ligne est au centre d'une polémique au Portugal car son existence est menacée par un projet de barrage.

En janvier, le Mouvement civique pour la ligne de Tua (MCLT) avait remis au Parlement une pétition de plus de 5000 signatures exigeant le maintien de la ligne. Cette pétition a reçu le soutien de plusieurs personnalités, dont l'ancien président portugais Mario Soares, qui se sont élevées contre le projet de barrage dans une région classée patrimoine de l'humanité par l'UNESCO.