Six étrangers ont été condamnés à dix jours de prison à Pékin pour troubles à l'ordre public, les États-Unis se disant «préoccupés» par les détentions de manifestants pendant les Jeux olympiques.

La police chinoise n'a pas précisé leur nationalité, mais l'organisation Students for a Free Tibet a laissé entendre qu'il s'agirait de militants américains pro-Tibet interpellés mardi dans la capitale chinoise.

«Thomas et cinq autres étrangers ont été appréhendés le 19 août pour troubles à l'ordre public», s'est bornée à indiquer jeudi la police, sans identifier «Thomas» ni les cinq autres personnes.

«La police de Pékin a décidé de soumettre les six (interpellés) à dix jours de détention administrative», a-t-elle précisé dans un communiqué.

La détention administrative est une peine à la discrétion de la police chinoise, sans jugement d'un tribunal.

Les États-Unis ont immédiatement réagi en critiquant les interpellations et arrestations de manifestants en Chine durant les Jeux olympiques et ont appelé les autorités chinoises à respecter la liberté d'expression.

«Nous sommes préoccupés par les informations selon lesquelles les Chinois ont placé en détention des manifestants», a fait savoir dans un communiqué l'ambassade américaine à Pékin, sans vouloir préciser la nationalité des personnes détenues.

«Nous appelons la Chine à respecter le droit fondamental et universellement reconnu à exprimer pacifiquement ses opinions», a ajouté l'ambassade des États-Unis.

«Nous exhortons les Chinois à présenter leur meilleur visage durant ces Jeux olympiques», a-t-elle poursuivi.

C'est la première fois depuis le début des Jeux que la police chinoise annonce la mise sous écrou d'étrangers.

Les défenseurs des libertés affirment que les Jeux olympiques n'ont pas servi à améliorer la situation des droits de l'Homme en Chine.

Ces derniers jours, plusieurs manifestations pro-Tibet se sont déroulées à Pékin, vite interrompues par les forces de sécurité. Certains étrangers y ayant participé ont été expulsés.

Parmi les six militants pro-Tibet américains arrêtés mardi se trouvait un artiste, James Powderly, cofondateur de l'association Graffiti Research Lab, selon Students for a Free Tibet.

Il avait l'intention d'utiliser une «nouvelle technique de manifestation» en projetant des messages grâce à un rayon laser vert sur un des bâtiments olympiques, avait indiqué l'ONG.

Les cinq autres Américains - Brian Conley, Jeffrey Rae, Jeff Goldin, Michael Liss et Tom Grant - sont des blogueurs, selon l'ONG.

Les deux premiers avaient diffusé des photos d'une récente manifestation de militants pro-tibétains à Pékin. La femme de Brian Conley a indiqué avoir reçu mardi le SMS suivant de son mari: «En prison. Tout va bien».