Les hindous ont mis un terme dimanche à deux mois de manifestations dans l'État indien du Jammu-et-Cachemire, après avoir reçu l'autorisation des autorités d'accéder à l'un de leurs lieux de pèlerinage. Cette question de l'accès au temple d'Armanath avait suscité de fortes tensions entre les hindous, minoritaires dans cet État indien, et les musulmans, majoritaires.

Pour l'heure, il n'y a pas eu de réaction des dirigeants des groupes séparatistes musulmans, dont beaucoup ont été arrêtés par la police depuis le début des manifestations.

Les autorités de l'État du Jammu-et-Cachemire ont donc autorisé les pèlerins hindous à utiliser temporairement environ 40 hectares de terres situées autour du temple d'Armanath, où des centaines de milliers d'entre eux se rassemblent chaque année.

Les hindous se sont mis à danser dans les rues de Jammu, capitale d'été de l'Etat où ils sont majoritaires, une fois que la décision a été annoncée. Après celle-ci, les autorités ont imposé un couvre-feu dans cette ville et dans les autres zones à majorité hindoue afin d'éviter sans doute des affrontements avec les musulmans.

Cependant, des manifestations ont eu lieu dans les zones à majorité musulmane, le couvre-feu ayant été assoupli pendant six heures dimanche. Des milliers de musulmans ont défilé dans les rues de Srinagar, capitale d'hiver de l'État, en scandant «Nous voulons la liberté» et «Relâchez les chefs» musulmans. La police a fait usage de grenades lacrymogènes et de balles en caoutchouc. Trois manifestants auraient été blessés, dont l'un par balle, selon le Dr Nazir Ahmed, un médecin de l'hôpital de Srinagar.

Depuis deux mois, les manifestations se sont soldées par la mort d'au moins 42 personnes, pour la plupart tuées par les forces de sécurité. La région n'avait pas été touchée par de telles violences depuis plus de dix ans. Les séparatistes musulmans veulent que le Cachemire, ancien royaume himalayen aujourd'hui divisé entre l'Inde et le Pakistan, fasse sécession de la fédération indienne.