Le Premier secrétaire du PS François Hollande a souhaité mercredi que la France «pose des conditions» à sa présence militaire en Afghanistan, et notamment «réévalue sa mission». Une position qui recueille le feu vert de Bernard Kouchner.

«Il faut poser des conditions à la présence de la France en Afghanistan, il faut réévaluer la mission qui a été confiée à nos armées», qui sont sur le terrain «depuis près de sept ans», a-t-il rappelé sur RTL. «Il faut que la mission de nos forces soit précisée».

Et de prévenir que «quand on ne prend pas le risque de poser des conditions, on prend le risque de l'enlisement et même du retrait dans le désordre et déshonneur».

«Il faut fixer un calendrier, on n'est pas à vie en Afghanistan, il faut qu'il y ait un processus», a martelé François Hollande qui s'interroge sur «la mission des forces françaises». «Est-ce que c'est le maintien de l'ordre, des opérations de guerre, ou le soutien, l'encadrement et la formation des troupes afghanes?».

«La deuxième condition, c'est qu'il faut que les alliés, l'OTAN, redéfinissent leur stratégie et il faut poser des conditions et faire en sorte d'atteindre ces objectifs», a-t-il conclu.

Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a reconnu sur Europe-1 qu'"il a raison de dire cela», mais «c'est ce qu'on fait». «S'il était plus attentif, il s'est aperçu qu'à la conférence de Paris, c'est ce que nous avons décidé et que ce plan est en voie d'application mais il change tous les jours».

La présence de la France en Afghanistan «est nécessaire, c'est notre devoir et notre honneur», a jugé le chef de la diplomatie française. «La France n'a pas à même se poser la question d'abandonner ses alliés».

Quant aux critiques sur l'intérêt de la France à être présente sur le terrain, Bernard Kouchner «hait cette critique, c'est une cécité, une couardise». «Déjà nous sommes menacés, Al-Qaïda se répand en face de nous comme au Maghreb».