La Chine et les alliés d'Asie centrale de la Russie ont préféré adopter un profil bas dans le conflit géorgien, voire défendre l'intégrité territoriale après la reconnaissance par Moscou des républiques séparatistes géorgiennes, estimait vendredi la presse russe.

«Pas de soutien pour (le président russe) Dmitri Medvedev, même au sein de l'Organisation du Shanghai», titre à la une le quotidien d'opposition Kommersant.

Les leaders de l'organisation «ont approuvé dans leurs dires les actes de Moscou, mais dans leur déclaration finale ils se sont prononcés pour le respect de l'intégrité territoriale et contre l'usage de la force dans les affaires internationales», poursuit le quotidien.

«Cela signifie que dans son bras de fer avec l'Occident, la Russie est restée de facto toute seule», conclut le journal.

Le quotidien pro-gouvernemental Rossiïskaïa Gazeta interprète cette déclaration différemment, jugeant que les membres de l'organisation de Shanghai (Russie, Chine, Kazakhstan, Ouzbékistan, Tadjikistan et Kirghizstan) «n'ont pas choisi des mesures extrêmes».

«Avec retenue, sans reconnaître l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, ils ont toutefois soutenu leur partenaire» russe, écrit Rossiïskaïa Gazeta.

Les présidents «n'ont pas fait de ce dossier le thème central du sommet, s'étant bornés à une discussion à huis clos et à quelques lignes dans leur déclaration finale», poursuit le journal.

«On comprenait bien au sein de la délégation russe que l'organisation de Shanghai ne reconnaîtrait à aucune condition l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud», ajoute-t-il.

Pour le quotidien libéral Vremia Novosteï, «Moscou a obtenu un soutien mais cela n'est pas apparu aussi convaincant que le Kremlin ne l'aurait souhaité».

Le quotidien pro-Kremlin Izvestia souligne que pendant les rencontres bilatérales avec le président russe, les leaders chinois et tadjik «ont fait tout leur possible pour ne pas se prononcer sur la reconnaissance» des territoires séparatistes géorgiens.

«Sous la pression de Moscou», les pays de Shanghai ont finalement approuvé une déclaration évoquant le conflit parce que «ce serait indécent de ne rien dire sur le problème qui a agité le monde», écrit Izvestia.

Et la formule approuvant «le rôle actif de la Russie dans le maintien de la paix et de la coopération dans la région» «signifie un soutien de la position russe, bien qu'indirect», poursuit Izvestia.

Le journal rappelle cependant les déclarations du leader chinois Hu Jintao disant que les pays de l'organisation de Shanghai seraient toujours prêts à se soutenir l'un l'autre «au moment difficile» y compris en ce qui concerne la souveraineté.

«Il ne restait plus qu'à sourire amèrement en entendant ses mots», conclut Izvestia.