Le général Mohamed Ould Abdel Aziz, chef de la junte militaire qui a renversé mercredi le président mauritanien Sidi Ould Cheikh Abdallahi, a affirmé jeudi qu'il allait «résoudre tous les problèmes qui se posent au pays», lors de sa première apparition publique.

«Je m'engage à résoudre tous les problèmes qui se posent au pays, à faire régner la justice et l'égalité», a-t-il lancé.

Entouré des membres du Haut conseil d'État, le chef de la junte s'est exprimé à l'entrée du palais présidentiel. Il est sorti saluer des manifestants, à l'issue d'un rassemblement organisé en «soutien aux putschistes et leur chef».

«Le Haut conseil d'État vous remercie pour cette marche qui exprime votre intérêt pour les affaires du pays», a-t-il dit à l'issue d'un défilé qui avait rassemblé un millier de personnes et quelques centaines de véhicules.

«Les forces armées demeureront au côté du peuple pour l'ancrage de la démocratie, ce sont elle qui l'ont apportée, elles s'engagent à y veiller», a assuré le militaire, chef de la garde présidentielle, qui a pris la tête du coup d'État après que le président eut annoncé son limogeage mercredi matin.

«Nous allons nous occuper de la bonne gestion des affaires de l'État, réorganiser l'administration, renforcer les différents piliers de l'État et préserver l'État de droit», a-t-il conclu».

Mais dans le même temps, la police dispersait une manifestation en faveur du président renversé.

Un rassemblement de plusieurs centaines de personnes en faveur du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi a été dispersé à coups de grenades lacrymogènes jeudi à Nouakchott par la police, a indiqué à l'AFP un responsable du parti présidentiel.

«Nous avons voulu organiser une manifestation pacifique, nos militants n'étaient armés que de slogans et de portraits du président, la police nous a empêchés à coups de lacrymogène», a déclaré le secrétaire général du parti présidentiel Mohamed Mahmoud Ould Dahmane.

«Une femme est blessée. Les militants étaient des centaines mais n'ont pas pu se regrouper. Ce n'est pas normal, nous protestons contre cette politique de deux poids, deux mesures. Ils autorisent une manifestation en leur faveur et répriment l'autre», a-t-il ajouté.

Cette manifestation était organisée par quatre partis politiques, dont le parti du président renversé, qui se sont constitués mercredi soir en «front contre le coup d'État» sous l'appellation de «Front national pour la défense de la démocratie».