Les dirigeants du G8 devaient entamer lundi à Toyako (Japon) un sommet dominé par la crise économique et la lutte contre le réchauffement climatique alors que des manifestants altermondialistes se rassemblaient dans la ville voisine de Sapporo.

Les premiers dirigeants, dont le président américain George W. Bush, sont arrivés dimanche à Sapporo avant de gagner le site du sommet, un hôtel de luxe sur les bord du lac Toya sur l'île de Hokkaido, dans le nord du Japon.

Lors d'une conférence de presse avec M. Bush, l'hôte du sommet, le premier ministre japonais Yasuo Fukuda, a annoncé qu'il se rendrait à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques à Pékin en août. Le président américain a quant à lui confirmé sa présence, estimant que de ne pas y aller serait un «affront» envers la Chine.

La Chine, qui ne fait pas partie du G8, sera toutefois invitée à Toyako en la personne de son président Hu Jintao.

Le lac Toya est situé à environ 150 kilomètres de Sapporo où sont confinés plusieurs milliers de manifestants altermondialistes. Quatre personnes, dont un cameraman, ont été arrêtées dimanche lors de légers incidents, a indiqué la police.

Le G8 rassemble les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Allemagne, du Canada, des Etats-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne, de l'Italie, du Japon et de la Russie.

Leurs sommets ont été ces dernières années la cible de manifestations. Les plus violentes avaient eu lieu à Gênes (Italie) en 2001 et avaient fait un mort.

Selon la chancelière allemande Angela Merkel, une série de mesures va être annoncée lors du sommet pour «soulager à court terme la crise alimentaire» mondiale et prévoir «une stratégie à long terme pour augmenter la production agricole mondiale».

Le G8 se réunit alors que l'économie des principaux pays industrialisés connaît une période de fort ralentissement provoqué par la hausse des prix du pétrole et les conséquences de la crise financière qui secoue les Etats-Unis et l'Europe depuis l'été dernier. Celle-ci s'est notamment traduite par une forte baisse du dollar.

M. Bush a réaffirmé dimanche la politique du «dollar fort» des Etats-Unis, affirmant que l'économie américaine devrait se redresser et soutenir ainsi le billet vert. Il a toutefois concédé que l'économie américaine «n'est pas aussi robuste que nous le souhaiterions».

Plusieurs dirigeants de pays africains seront également invités au G8 qui s'était engagé lors de son sommet de Gleneagles (Ecosse) en 2005 à porter son aide à l'Afrique à 50 milliards de dollars par an d'ici 2010, un objectif qu'ils pourraient toutefois ne pas être en mesure d'atteindre.

Un responsable de la Maison-Blanche a indiqué que les pays du G8 vont également «sérieusement poser la question de la légitimité du gouvernement» de Robert Mugabe au Zimbabwe, reconduit après des élections très contestées.

Les pays participants doivent à l'issue du G8 tenir mercredi une réunion consacrée à la lutte contre le réchauffement climatique dans le cadre d'un sommet des «Major Economies» (MEM) qui regroupe le G8, la Chine, l'Inde, l'Afrique du Sud, le Brésil et le Mexique ainsi que l'Australie, la Corée du sud et l'Indonésie plus, comme observateurs, les Nations unies et l'Union européenne.

M. Bush a promis dimanche de jouer un rôle constructif dans ces discussions alors que l'ex-Premier ministre japonais Shinzo Abe a révélé que George W. Bush et le président français Nicolas Sarkozy s'étaient «férocement» disputés sur ce thème lors du sommet du G8 de Heiligendamm en juin 2007, auquel il participait.

Le plus haut responsable de l'ONU pour la lutte contre le changement climatique, Yvo de Boer, a indiqué qu'il ne s'attendait pas à une percée lors de la réunion de mercredi, les pays participants n'arrivant pas à s'entendre sur un objectif chiffré de réduction de leurs émissions polluantes.