Le président du Venezuela, Hugo Chavez, a défendu sa politique de nationalisations, en accusant les investisseurs étrangers de vouloir «piller» le pays.

«Nous ne voulons pas et nous n'avons pas besoin de cet investissement empoisonné qui vient, non pas pour impulser le développement du pays, mais pour le piller», a déclaré M. Chavez, dans un discours télévisé diffusé mercredi soir.

«Au contraire, nous le mettons dehors», a poursuivi le président vénézuélien qui faisait une mise au point sur les dernières nationalisations engagées dans le secteur du ciment, contrôlé à 90% par l'Etat.

«Désormais, nous n'acceptons plus les arbitrages internationaux et tout se règle avec les lois vénézuéliennes», a-t-il prévenu, après avoir annoncé que le gouvernement rencontrait des difficultés pour négocier avec le groupe argentin Techint le rachat de ses actions de l'entreprise de sidérurgie Sidor.

Chef de file de la gauche radicale en Amérique latine, le dirigeant socialiste a lancé une politique de nationalisations des secteurs stratégiques comme le pétrole, l'électricité et la téléphonie ou plus récemment l'industrie du ciment.

Cette politique a, selon les experts, freiné l'investissement étranger direct au Venezuela, qui a atteint quelque 400 millions de dollars en 2007, le plus faible de la région selon la Conférence des Nations unies sur le Commerce et le développement (Unctad).

M. Chavez a toutefois rejeté les critiques sur ce point, en affirmant que «de nombreux investissements sont arrivés et continuent de parvenir» au Venezuela, où il est élu depuis neuf ans.

Le président vénézuélien a notamment cité le cas des multinationales qui ont accepté de fonder des entreprises mixtes sous contrôle de l'Etat dans la région de l'Orénoque, où se trouvent les principales réserves de pétrole du pays.

«Nous sommes désormais investisseurs dans d'autres pays, aux Etats-Unis, en Europe et bientôt nous allons investir en Chine», a-t-il lancé, en estimant les réserves pétrolières accumulées à «40 milliards de dollars».