Le fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, Seif Al-Islam, a annoncé mercredi soir son retrait de la vie politique et a appelé à la construction d'une société civile «forte» en Libye.
«J'ai décidé de ne plus intervenir dans les affaires de l'État», a déclaré Seif Al-Islam devant des milliers de jeunes sympathisants dans la ville de Sebha, à 800 km au sud de Tripoli.
Homme d'influence régulièrement présenté comme le successeur de son père, mais qui n'occupe aucune fonction officielle, Seif Al-Islam a indiqué «qu'en l'absence d'institutions et d'un cadre administratif», il était «obligé d'intervenir».
«Oui je suis intervenu dans tous les dossiers», a-t-il reconnu, «dans les affaires extérieures comme en ce qui concerne le développement en Libye, l'habitat, la planification urbaine, etc.»
Seif al-Islam, dont le discours a été retransmis par la télévision libyenne, a affirmé avoir réglé tous les problèmes de la Libye sur le plan national et avec l'extérieur, évoquant notamment les affaires de Lockerbie et des infirmières bulgares.
«J'ai réalisé mon programme. Le train est actuellement sur les rails», a-t-il dit.
«Je n'ai plus de grande batailles à mener et ma situation devient embarrassante», a ajouté Seif Al-Islam ou «l'ingénieur» comme on le surnomme en Libye. «Le plan a changé. Si cela continue il y aura problème», a-t-il encore dit.
Il a appelé par ailleurs à la construction d'une «société civile forte» capable de participer dans la prise de décision.
Dans une interview au journal russe Kommersant publiée par la presse libyenne, Seif al-Islam avait affirmé «qu'il se consacrerait désormais au développement de la société civile et de l'activité économique en Libye ainsi qu'à l'action caritative».
«J'ai décidé de faire des pas en arrière», a-t-il dit.
À l'exception de la puissante Fondation Kadhafi de Seif Al-Islam, la société civile est quasi-absente en Libye. Deux ONG, l'Association pour la justice et les droits de l'homme et le Centre pour la démocratie, ont récemment été interdites par les autorités libyennes.