Les États-Unis avaient secrètement libéré de prison Charles Taylor dans les années 80 pour qu'il aille renverser le président Samuel Doe à Monrovia, a affirmé l'ex-chef de guerre libérien Prince Johnson, devant la Commission Vérité et Réconciliation (TRC) du Liberia.

Charles «Taylor ne s'est pas évadé de prison. Il a été libéré (par les Américains) dans le but de venir au Liberia pour nous aider à nous défaire d'un régime dictatorial», a indiqué mardi Prince Johnson, ancien allié de M. Taylor et ancien sénateur libérien, devant la Commission.

Officiellement, l'ancien président libérien Charles Taylor s'est évadé d'une prison américaine en 1985 avant d'aller au Liberia renverser le président alors en exercice, Samuel Doe.

Mais selon M. Johnson, qui avait déjà évoqué le double jeu des Américains au Liberia entre 1989 et 1997, M. Taylor a été secrètement libéré par les autorités américaines pour réaliser cet objectif.

MM. Taylor et Johnson ont été des alliés dans les années 80 avant d'être des ennemis. Prince Johnson, connu pour sa brutalité, notamment pour avoir fait filmer ses hommes torturant à mort le président Doe en 1990, est le premier ancien chef de guerre à être entendu par la Commission vérité et réconciliation depuis le début de ses auditions l'an dernier.

Son audition était très attendue et 500 personnes au moins y assistaient, dans une salle d'audience bondée.