Des millions d'employés des aéroports, gares et banques en Inde étaient en grève mercredi pour protester contre l'inflation au plus haut depuis 13 ans et contre la politique jugée «antisociale» du gouvernement.

Ce mouvement social d'envergure, organisé à l'appel des syndicats marxistes, s'inscrit dans un contexte politique délicat pour la coalition de centre-gauche conduite par le Parti du Congrès de Sonia Gandhi au pouvoir depuis mai 2004 et qui a perdu en juillet le soutien au Parlement de quatre partis de gauche, à quelques mois des élections législatives.

La grève est nationale mais elle est particulièrement suivie dans l'État du Bengale occidental (est) dirigé par le Parti communiste indien.

D'après le secrétaire général du Congrès des syndicats du commerce de l'Inde, Gurudas Das Gupta, des millions de travailleurs ont cessé le travail, y compris dans l'industrie de pointe des télécommunications, laissant augurer d'un «grand succès pour cette grève».

«Ce mouvement est un avertissement lancé au gouvernement pour qu'il ne dorlote ni ne gâte les entreprises et les spéculateurs locaux et étrangers au détriment des droits du peuple qui travaille dur», prévient un communiqué de l'union syndicale.

«Premières victimes» de la grève, les vols entre Calcutta, la capitale du Bengale occidentale, et New Delhi ont été annulés jusqu'à jeudi, selon des responsables aéroportuaires.

Les transports ferroviaires et routiers dans l'est tournent aussi au ralenti et les administrations et entreprises sont désertes. Près d'un million d'employés de banques sont également en grève pour protester contre des projets de fusions dans le secteur bancaire public.

Pour prévenir tout débordement, 10 000 membres des forces de l'ordre ont été déployés au Bengale occidental, selon l'officier de la police régionale, Raj Kanojia.

L'inflation en Inde atteint un taux de 12,4%, un record depuis 1995 dopé par la flambée mondiale des prix du pétrole et de l'alimentation. Des législatives doivent se tenir d'ici à mai 2009 et la coalition gouvernementale «progressiste» risque une sanction au profit des nationalistes hindous de droite du Bharatiya Janata Party (BJP).