Deux petites semaines. C'est tout le temps qu'aura passé à Shanghai Diana O'Brien, 22 ans, mannequin originaire de Colombie-Britannique, avant d'être retrouvée morte dans une mare de sang, près de l'escalier de secours de son appartement.

Il était 5h30 lundi matin quand la femme de ménage de son édifice a découvert son corps, en suivant des taches de sang laissées par la victime. Elle avait été poignardée à plusieurs reprises.

«Il y avait du sang partout», raconte Ouyang Xiaoli, la femme qui l'a trouvée. Les policiers de Shanghai traitent d'ailleurs le cas comme un homicide.

Pour Diana O'Brien, ce contrat de trois mois dans une des plus dynamiques métropoles asiatiques devait être professionnellement stimulant. Surtout que Mme O'Brien venait de terminer un engagement à Milan, capitale italienne de la mode. L'avenir semblait prometteur pour la résidante de Salt Spring Island.

Selon ses proches, elle a toutefois vite déchanté à son arrivée à Shanghai. La gloire qui l'attendait, c'était notamment d'aller danser sur des tabourets dans des discothèques pour faire vendre du whisky.

Découragée, elle avait indiqué qu'elle voulait mettre fin à son contrat de trois mois avec l'agence JH Model et rentrer au Canada avant la fin juillet, où l'attendait son conjoint, Joel Berry. Celui-ci a été informé que l'appartement de son amie avait été vandalisé et que l'équipement électronique qui s'y trouvait avait été volé.

Toutefois, la femme de ménage Ouyang Xiaoli a indiqué que la porte de l'appartement ne semblait pas avoir été forcée.

Depuis l'annonce de la mort de Mme O'Brien, le site internet de JH Model a été fermé et personne ne répond au téléphone.

Peu de détails

À Regina, en Saskatchewan, où il réside, le père de la victime, Michael O'Brien, a dit avoir encore peu de détails sur les circonstances de la mort de sa fille. «Elle était belle, innocente et aimable. Tout ce qu'elle souhaitait, c'était de poursuivre ses rêves et sa carrière. Elle n'était pas impliquée dans quoi que ce soit de fâcheux.»

À l'ambassade du Canada, à Pékin, comme c'est souvent le cas, on renvoie les appels au ministère des Affaires étrangères à Ottawa où on se dit «attristé» par la mort de Mme O'Brien. «Il s'agit d'un rappel difficile à tous les Canadiens de faire preuve de grande prudence lorsqu'ils travaillent ou étudient à l'étranger, a souligné par courriel à La Presse le porte-parole André Lemay. Dès que le gouvernement du Canada a été informé de cet événement tragique, il a offert son assistance au gouvernement chinois pour le déroulement de l'enquête. Nous continuerons de surveiller de près l'évolution de ce dossier.»