Au moins quatorze personnes ont été tuées et des dizaines blessées mercredi dans des attentats perpétrés à Falloujah et Mossoul, deux villes irakiennes emblématiques du réseau Al-Qaeda.

Dans l'après-midi, un kamikaze a tenté de lancer sa voiture bourrée d'explosifs sur le convoi du général Riyad Jalal Taoufik, le commandant des opérations de sécurité de la province de Ninive, dont la capitale Mossoul est considéré comme le «dernier bastion urbain» d'Al-Qaeda par l'armée américaine.

«Quand mes gardes ont voulu l'arrêter, il a fait exploser sa voiture», a indiqué à l'AFP le général Taoufik.

Huit civils ont été tués et 37 blessés, dont 33 civils et quatre soldats, selon l'armée américaine.

Un précédent bilan du général Taoufik faisait état de 7 morts et de 19 blessés.

Cet attentat contre un haut responsable de l'armée intervient alors que des unités irakiennes, soutenues par l'armée américaine, mènent depuis le 14 mai à Mossoul une vaste offensive contre la branche irakienne d'Al-Qaeda.

Mossoul et ses plus de 1,5 million d'habitants sunnites, chiites, chrétiens et kurdes, est considérée par le commandement américain comme l'épicentre de l'action des partisans en Irak d'Oussama ben Laden, repoussés en 2007 de Bagdad et de l'ouest du pays.

Le 1er juillet, un cheikh sunnite engagé dans la lutte contre Al-Qaeda avait été visé par un attentat suicide qui avait fait un mort et 25 blessés.

Abdelrazzak Mijbil al-Ouaga, un important chef de tribu de la province, avait été blessé, ainsi que sa femme et son frère, quand un kamikaze a foncé, à bord d'un camion, sur son domicile, dans le village d'Al-Houd, au sud de Mossoul.

Le kamikaze cherchait à toucher les comités du «Sahwa» («Réveils»), ces groupes de combattants sunnites passés de l'insurrection antiaméricaine à la lutte contre le réseau jihadiste.

Ces comités sont mobilisés depuis début 2007 et financés par l'armée américaine pour lutter contre Al-Qaeda en Irak. Ces milices sont constituées en majorité d'anciens insurgés sunnites et de combattants tribaux payés 300 dollars par mois.

Ils ont largement contribué à la baisse des violences en Irak.

Par ailleurs, dans la matinée, l'explosion de deux bombes à Falloujah, ancien bastion de l'insurrection sunnite à l'ouest de Bagdad, a tué six personnes et blessé 18 autres, selon les services de sécurité.

Les deux explosions se sont produites vers 06H30 locales (23 h 30 HAE), à quelques minutes d'intervalle, près d'une banque du centre ville de Falloujah, dans la province d'Al-Anbar.

Quatre policiers sont morts dans l'attentat, a indiqué une source au sein des services de sécurité, selon qui la seconde explosion s'est produite lorsqu'une patrouille de police est venue secourir les victimes de la première attaque.

Falloujah et la province d'Al-Anbar ont longtemps été un bastion d'insurrection mais sont maintenant considérées comme un symbole de stabilité, après une baisse significative des violences dans la région depuis la fin de 2006.

L'armée américaine devait passer le relais le 28 juin à l'armée irakienne pour le contrôle de la sécurité dans la province.

La cérémonie a été officiellement repoussée à la dernière minute pour des questions de «météo».

Mais selon les responsables de Fallouja, le report s'explique par des guerres intestines entre le gouvernement fédéral, l'armée irakienne et les autorités locales.