Des insurgés ont attaqué jeudi le palais présidentiel dans la capitale somalienne Mogadiscio, provoquant la riposte à l'arme lourde des forces gouvernementales et alliées éthiopiennes qui ont causé la mort de six civils et blessé une dizaine d'autres, ont rapporté des témoins.

Des insurgés lourdement armés ont attaqué au mortier et à l'artillerie lourde jeudi le palais présidentiel, selon ces sources. Les troupes somaliennes, soutenues par l'armée éthiopienne, ont répliqué aux tirs de mortier, dont certains ont atterri dans le quartier voisin de Bakara (sud), l'un des plus peuplés de la capitale.

Le président somalien, Abdullahi Yusuf Ahmed, est actuellement en voyage en Ethiopie.

«Quatre civils ont été tués quand un tir de mortier a atterri devant la mosquée du marché de Bakara, et sept autres ont été blessés», a rapporté à l'AFP un témoin, Hassan Adan Yarisow.

«Trois mortiers ont touché des maisons à Bakara quelques minutes après que des insurgés eurent attaqué le palais présidentiel. J'ai vu (...) cinq personnes blessées (...) et deux civils tués», a raconté un autre témoin, Feisal Ibrahim, portant à six le nombre de personnes tuées dans ces affrontements.

Ce bilan a été confirmé à l'AFP par d'autres témoins.

Selon un habitant résidant près du palais, Adan Farah Gamey, au moins deux mortiers ont atterri dans l'enceinte du palais.

Le marché de Bakara est réputé pour servir de base aux insurgés.

La Somalie est en guerre civile depuis 1991.

L'armée éthiopienne, venue soutenir le gouvernement somalien, a mis en déroute fin 2006-début 2007 les forces des tribunaux islamiques qui contrôlaient la majeure partie du centre et du sud de la Somalie.

Depuis, des insurgés, menés par la mouvance islamiste, mènent des actions de guérilla quasi quotidiennes visant en particulier les soldats éthiopiens et somaliens et des représentants du gouvernement.

Un accord de cessez-le-feu conclu à Djibouti le 9 juin entre le gouvernement somalien et la coalition de l'opposition dominée par les islamistes devait entrer en vigueur le 9 juillet pour une période de 3 mois renouvelable.

Mais les combats n'ont pas cessé à Mogadiscio depuis la signature de cette trêve.