L'ambassadeur de France en Géorgie, Eric Fournier, a été bloqué jeudi trois heures durant par les forces russes en Géorgie non loin de la ville de Gori, un geste «inacceptable», selon Paris.

«J'ai été bloqué par les Russes pendant trois heures sur le pont de Gori en venant de Gomi», a déclaré par téléphone M. Fournier, disant que les militaires ne lui avaient donné «aucune explication».

Gomi est située à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Gori, ville à la situation stratégique reliant l'est et l'ouest de la Géorgie et toujours sous contrôle russe.

«Il est inacceptable que la liberté de mouvement de notre ambassadeur ait été entravée», a déclaré à Paris le porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères, Frédéric Desagneaux.

«Nous l'avons fait savoir aux autorités russes», a-t-il ajouté lors d'un point de presse.

Pour Paris, «cet incident ne remet toutefois pas en cause les relations de travail qui existent à Tbilissi entre notre ambassadeur et son homologue russe, qui ont notamment permis récemment de faciliter un échange de prisonniers russes et géorgiens», a précisé M. Desagneaux.

L'état-major russe à Moscou a affirmé que les soldats russes s'étaient bornés à ne pas laisser des représentants de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (PACE) et l'ambassadeur de France pénétrer dans la «zone de sécurité» établie par l'armée russe en Géorgie.

«L'ambassadeur de France, comme les membres de l'Assemblée, n'ont pas été admis dans la zone de sécurité parce qu'ils étaient arrivés dans la région sans en avoir informé au préalable la partie russe», a déclaré le général Anatoli Nogovitsyne, chef-adjoint d'état-major russe, lors d'une rencontre avec la presse.

Le commandant des «forces de paix», le général Borissov, arrivé «40 minutes après» la venue du diplomate «l'a accompagné personnellement dans Gori et ses environs», a affirmé le responsable de l'état-major russe.

«L'ambassadeur a pu voir tous les sites qu'il voulait voir, et vers 14H30 locales, c'est-à-dire six heures et demi après, il a fini sa mission et a quitté la zone de Gori sans faire la moindre critique», a-t-il ajouté, selon l'agence Itar-Tass.

Moscou a promis d'achever vendredi soir le retrait de son armée du territoire géorgien, où elle est entrée pour contrer les forces géorgiennes qui avaient cherché le 7 août à reprendre le contrôle de la région séparatiste pro-russe d'Ossétie du Sud.