L'accident d'un avion de la Spanair qui a fait 153 morts mercredi après-midi à l'aéroport de Madrid est intervenu en phase de décollage, mais les circonstances précises de la tragédie restaient à déterminer.

Selon la ministre espagnole des Infrastructures Magdalena Alvarez, l'avion MD 82 avait commencé a décoller, ses roues avant quitté le sol, mais il restait à vérifier si c'était également le cas des roues arrière.

À ce moment là, selon les médias espagnols, le moteur gauche de l'avion aurait pris feu et l'appareil, déséquilibré, serait sorti vers la droite de la piste, avant de se disloquer sous le choc, le feu se propageant rapidement à toute la carlingue.

Certains experts estimaient toutefois qu'un incendie de réacteur n'était pas suffisant pour expliquer l'accident et que d'autres causes pourraient être à l'origine de la catastrophe. L'avion aurait normalement du pencher vers la gauche.

Les deux boîtes noires de l'appareil ont été retrouvées et devaient être analysées rapidement pour déterminer les raisons de l'accident.

Il faudra «mener l'enquête à fond» pour dégager les responsabilités et éviter que «de tels accidents surviennent à nouveau», a souligné Mme Alvarez.

Elle a précisé mercredi soir que l'avion avait entamé une première procédure de décollage, avant de revenir pour régler un problème technique non précisé, peut-être lié au moteur qui a pris feu.

Selon les médias espagnols, le pilote aurait aussi demandé la réparation d'un indicateur de température extérieure en panne.

La secrétaire d'État à la Communication Nieves Goicoechea a déclaré pour sa part qu'il n'y avait «aucun doute sur le fait qu'il s'agit d'un accident», écartant l'hypothèse d'un acte terroriste, alors que l'organisation basque armée ETÀ poursuit ses attentats en Espagne.

Le McDonnell Douglas 82 est un appareil court/moyen courrier de conception ancienne mais encore très utilisé dans le monde. L'avion accidenté à Madrid avait 15 ans d'âge, ce qui n'est pas très vieux dans l'aviation civile, et avait été révisé début 2008, selon Spanair.

Le constructeur américain Boeing, qui a absorbé McDonnell Douglas en 1997 et assure la maintenance des MD 82, s'est dit «prêt à fournir une assistance technique» aux enquêteurs.