Le retrait russe de Géorgie a «déjà commencé», a réaffirmé mardi le représentant de la Russie auprès de l'OTAN, Dmitri Rogozine, précisant toutefois que l'application du plan de paix prendrait «quelques jours» et que des «pacificateurs russes» resteraient en Ossétie du Sud.

«Le retrait des forces russes a déjà commencé, bien sûr il faut attendre quelques jours pour réaliser ce plan (de paix) en six points», a-t-il dit avant l'ouverture d'une réunion extraordinaire de l'Alliance à Bruxelles.

M. Rogozine a précisé qu'il s'agissait du retrait de forces russes sur le «territoire de l'Ossetie du sud», et que la Russie devait «faire tout le nécessaire pour neutraliser toute possibilité de revanche de la part du (président géorgien Mikheïl) Saakachvili, qui est l'agresseur».

«Le retrait complet dépend de la politique de Saakachvili et de l'action de ses forces», a ajouté le représentant permanent russe à l'OTAN. «Nous voulons terminer ce cauchemar le plus tôt possible».

M. Rogozine a ajouté que les «pacificateurs russes restent en Ossétie du Sud» en vertu selon lui du plan de paix présenté au nom des Européens par le président Nicolas Sarkozy et accepté par Moscou et Tbilissi.

«Ils ont le mandat international, ils se trouvent là de manière légitime. Ils doivent rester pour maintenir la paix», a affirmé M. Rogozine.

La Géorgie a assuré mardi qu'aucun retrait russe n'avait eu lieu. Un responsable de défense américain avait déclaré lundi soir n'avoir toujours pas observé de retrait russe significatif.

Par ailleurs, le représentant russe a fermement démenti les affirmations du Pentagone, selon lesquelles Moscou a installé des missiles de courte portée en Ossétie du Sud, ce qui pourrait mettre la capitale géorgienne Tbilissi à portée de tirs.

«Non, non, non. C'est impossible d'attaquer Tbilissi, c'est la capitale de la Géorgie», a répondu M. Rogozine.

Lors de la réunion extraordinaire de l'OTAN, la secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice entend signifier à Moscou qu'il ne sera pas autorisé à «tracer une nouvelle ligne rouge devant les États qui ne sont pas encore intégrés dans les structures transatlantiques, comme la Géorgie et l'Ukraine».

«Comment on peut discuter la possibilité de l'intégration de la Géorgie dans le cadre de l'OTAN après ça, le massacre organisé par Saakachvili, c'est la même chose qu'integrer Saddam Hussein ou Hitler à l'OTAN», a réagi M. Rogozine.

Le représentant russe a de nouveau traité le président géorgien de «nazi» et affirmé qu'il «n'existe plus» comme partenaire pour Moscou.

M. Saakachvili «veut provoquer le conflit entre l'OTAN et la Russie», a-t-il affirmé.

Washington veut «avoir sa marionnette au Caucase» mais «maintenant cette marionnette est détruite», a ajouté le représentant russe.

«Il y a beaucoup d'instructeurs américains parmi les soldats géorgiens qui ont attaqué Tskhinvali (la capitale de l'Ossétie du Sud). Je sais qu'il y a beaucoup d'Américains parmi les gens qui ont manipulé M. Saakachvili, il y a beaucoup de questions pour les Américains», a-t-il déclaré.