Maisons détruites ou endommagées par milliers, plantations ruinées, réseaux de télécommunications en panne: les Cubains commençaient dimanche matin à évaluer les dégâts considérables causés par le passage la veille du puissant ouragan Gustav dans l'ouest de l'île.

Cet ouragan, qui a laissé un paysage de désolation dans certaines zones de l'ouest de l'île communiste, n'a cependant fait aucun mort, selon des rapports toujours provisoires de la Défense civile qui a rapporté de nombreux blessés.

Gustav, qui fait actuellement route vers le Golfe du Mexique et les côtes américaines, a fait 85 morts lors de son passage ces derniers jours sur Haïti, la République dominicaine et la Jamaïque.

Quant aux dégâts matériels, la Défense civile cubaine tentait dimanche d'en évaluer l'étendue, tandis que les 250 000 personnes évacuées dans les provinces occidentales de Pinar del Rio, mais aussi de La Havane, devaient commencer peu à peu à rentrer chez elles, du moins si l'état de leur maison le permettait.

L'industrie du tourisme, la plus importante rentrée de devises pour l'île communiste, a également pu souffrir du passage de Gustav.

Quelque 1200 étrangers, essentiellement des Italiens et des Canadiens, avaient été également évacués de Cayo Largo del Sur pour la plupart vers la station de Varadero (170 km à l'est de La Havane), prisée pour ses plages.

Certains villages de la province occidentale de Pinar del Rio ont été littéralement dévastés par les vents violents de Gustav qui a traversé la région avec la force d'un ouragan de catégorie 4, sur une échelle de 5.

Le village de Paso Real de San Diego, à proximité du lieu par où est entré l'oeil du cyclone et qui a enregistré des rafales à 340 km/h, un record sur l'île selon les médias cubains, a été «pratiquement détruit», a déclaré Yosvani Izquierdo, un responsable de la défense civile, en assurant qu'il n'y avait cependant aucun mort.

Dans la seule localité de Palacios, 7000 maisons ont été endommagées, selon Emilio Triana, de la Défense civile, rapportant sept blessés légers.

«Les maisons comme les entreprises ont subi des dégâts sérieux. Des bananeraies et des rizières ont également subi des dommages», a-t-il.

La province de Pinar del Rio, qui compte 730 000 habitants, est notamment célèbre pour ses plantations de tabac, cultivé dans une zone qui a été cependant moins touchée par les vents.

Avant d'entrer sur les terres de Pinar del Rio, Gustav avait balayé la petite île de la Jeunesse et ses 87 000 habitants, endommageant le réseau électrique et de télécommunications, et arrachant arbres et toits.

«C'est réellement quelque chose qu'il faut voir, parce que c'est difficile à imaginer, (...) les dégâts sont très nombreux», a déclaré Ana Isa Delgado, chef de la Défense civile sur cette île.

Le correspondant de la télévision nationale cubaine sur l'île, Noël Otano, a lui évoqué une «situation très dramatique». «Il règne une atmosphère de désolation. Les images sont très impressionnantes. Plusieurs entreprises, des commerces, situés dans la zone côtière, ont été inondés», a-t-il raconté.

À La Havane, qui avait été aussi placée en état d'alerte pour Gustav, la plupart des quartiers étaient toujours privés d'électricité et de gaz dimanche matin. Des branches d'arbres cassées jonchaient les rues, où la vie reprenait peu à peu son cours normal.

Aucune évacuation n'avait cependant eu lieu dans la capitale de deux millions d'habitants qui avait été battue par la pluie et le vent dans la soirée de samedi.