L'un des chefs des rebelles séparatistes musulmans derrière la vague d'attaques meurtrières dans le sud des Philippines a promis mercredi de poursuivre une guerre sans merci contre le gouvernement de Manille accusé d'avoir suspendu un accord d'autonomie en leur faveur.

«Nous sommes prêts à leur livrer combat jusqu'au dernier homme. S'ils ne sont pas capables d'en finir avec nous, nous, nous y parviendrons», a déclaré Abdurahman Macapaar à une radio locale de Mindanao, la grande île méridionale à majorité musulmane du sud des Philippines.

«Ce que veulent les musulmans, c'est une justice islamique pour Mindanao», a-t-il ajouté.

Des rebelles du Front Moro islamique de libération (MILF) ont lancé lundi une série d'assauts coordonnés contre des villes à majorité chrétienne de Mindanao faisant 38 morts.

Le chef rebelle, également connu sous le pseudonyme de «Commandant Bravo», a justifié ces attaques par la rupture par Manille d'un accord d'autonomie octroyant aux rebelles l'autorité sur une partie de l'île.

La Cour suprême a en effet suspendu le 4 août ce projet motivé par la crainte que des régions non musulmanes ne se retrouvent aussi sous le contrôle du MILF.

La population de Mindanao est en majorité musulmane, mais les Philippines sont très majoritairement catholiques (85%).

Le MILF, fort de 12 000 hommes, mène une guérilla depuis 30 ans pour obtenir un État islamique indépendant dans le sud des Philippines.

Le MILF avait accepté une trêve et des négociations avec le gouvernement de Mme Arroyo en 2003. Les pourparlers se sont toutefois interrompus en décembre dernier à la suite d'un désaccord sur le contrôle de territoires réclamés par le MILF.