Une information judiciaire a été ouverte en février en France après le dépôt d'une plainte, visant notamment Mouammar Kadhafi, par le médecin d'origine palestinienne retenu pendant huit ans en Libye avec les infirmières bulgares, a indiqué mardi une source judiciaire.

L'enquête, confiée aux juges Philippe Jourdan et Yves Madre, vise les chefs de «tortures avec actes de barbarie par personne dépositaire de l'autorité publique» et «viols par personnes dépositaires de l'autorité publique».

Ashraf Joumaa al-Hajouj, libéré en juillet 2007 à l'issue de huit années de détention en compagnie des cinq infirmières bulgares, avait déposé une plainte en France en décembre 2007 par l'intermédiaire de l'association «Avocats sans frontières France».

Cette plainte visait nommément le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, ainsi que cinq policiers et un médecin libyens pour «tortures».

Les six détenus affirment avoir été torturés pour obtenir des aveux de culpabilité alors qu'on les accusait d'avoir inoculé le virus du sida à 438 enfants libyens dont 56 sont décédés.

Condamnés à la peine de mort, celle-ci a été commuée en peine de prison à vie en 2007, ce qui a permis leur extradition. Ils ont été graciés par le président bulgare à leur arrivée à Sofia le 24 juillet 2007.

Après sa libération M. Hajouj avait déclaré qu'il avait été longuement torturé par des chocs électriques, des chiens, privé de sommeil et agressé sexuellement.

Il a également porté plainte en janvier contre la Libye devant la Commission des Droits de l'Homme de l'ONU à Genève.