Les camps de déplacés près de Johannesburg, qui devaient fermer vendredi et laisser sans toit 2000 victimes des violences xénophobes, resteront ouverts jusqu'à lundi, selon une décision de justice.

Des organisations humanitaires, reprochant au gouvernement l'absence de tout programme de réintégration des immigrés dans leurs communautés, avaient saisi cette semaine la Cour constitutionnelle après avoir été déboutées par un tribunal de Pretoria.

La Cour a décidé vendredi de laisser ces camps ouverts afin de pouvoir étudier la demande de ces organisations lundi prochain, selon l'agence de presse Sapa.

Le mois dernier, les autorités ont donné aux déplacés jusqu'au 15 août pour quitter les six camps de la province du Gauteng, coeur économique du pays autour de Johannesburg et Pretoria. Les autres lieux d'accueil provisoires du pays, où vivent encore 4200 personnes, vont fermer dans les semaines à venir.

Ces camps avaient été créés pour abriter les dizaines de milliers d'étrangers fuyant les townships en mai. Meurtres, passages à tabac, viols et incendies volontaires avaient fait 62 morts.

Les Sud-Africains des quartiers pauvres accusaient les immigrés, venus notamment du Zimbabwe et du Mozambique, de prendre les emplois et d'être la cause de la criminalité record du pays.

Des dizaines de milliers d'immigrés sont rentrés dans leur pays. Mais ceux qui sont restés ont souvent dû tout recommencer à zéro et craignent une nouvelle flambée de violences.