L'ambassadeur de Russie à Berlin, Vladimir Kotenev, a ironisé mercredi sur «l'aide soi-disant humanitaire» qui est livrée par les navires de guerre américains dans le port géorgien de Poti, qui, a-t-il affirmé, «n'est pas occupé» par les troupes russes.

«Poti n'est pas occupé. Les bateaux de guerre américains y entrent et livrent une soi-disant aide humanitaire à la Géorgie. (...) C'est intéressant de voir ce que peuvent coûter ces livraisons quand on amène d'Amérique de l'eau minérale, et tout ce que coûte toute cette opération avec des navires de guerre sur le côte géorgienne», a déclaré M. Kotenev dans une conférence de presse à Berlin.

«Livrer de l'aide et de l'eau minérale avec des destroyers, c'est une méthode intéressante. Huit autres navires de guerre sont en train d'arriver. Ces bateaux sont équipés de plus d'une centaine de missiles, qui sont des armes stratégiques, qui peuvent facilement atteindre Moscou ou Saint-Pétersbourg», a-t-il observé.

«Pourtant nous n'en faisons pas une histoire, nous ne disons pas à notre peuple que les Américains nous menacent», et cette attitude doit être «rapportée» par les journalistes qui, au lieu de cela, écrivent des «articles hystériques» et «qui voient partout des chars russes comme un cauchemar».

Le représentant du Kremlin en Allemagne a évoqué l'approvisionnement en énergie et l'Afghanistan, pour appeler l'Occident à se rappeler de sa dépendance à l'égard de Moscou.

Certes l'Europe et l'Allemagne «peuvent s'en sortir sans la Russie» pour leur approvisionnement énergétique. «Mais imaginez ce que cela va vous coûter», alors que l'approvisionnement est «garanti» par la Russie.

«En Afghanistan, le destin de l'Otan est en jeu», a-t-il noté, et «on peut se demander qui dépend de qui: l'Otan de la Russie ou le contraire?»

«Nous n'avons en aucun cas besoin de l'Otan». Mais dans l'autre sens, que se passerait-il si l'approvisionnement de l'Otan via le Pakistan était «interrompu»? «Il ne resterait alors qu'un passage à travers le territoire russe», a-t-il dit.