Une première réunion à La Paz entre le président socialiste Evo Morales, et quatre des cinq gouverneurs de régions issus de l'opposition en vue de trouver une issue à la crise politique en Bolivie, s'est terminée sans progrès notable, ont indiqué les participants.

«Jusqu'à maintenant le progrès a été mince», a affirmé dans la nuit de mercredi à jeudi, Mario Cossio, gouverneur de la région de Tarija (sud), qui a ajouté que les discussions devraient reprendre jeudi.

Les gouverneurs libéraux ont réclamé au gouvernement que le produit de l'IDH (Impôt sur les hydrocarbures) revienne à nouveau dans les caisses des régions. M. Morales avait fait affecter le produit de cet impôt, d'un montant de 166 millions de dollars, à l'État pour le reverser sous forme de retraite aux plus de soixante ans.

Les gouverneurs, opposés au gouvernement de gauche, ont aussi demandé la reconnaissance de l'autonomie des régions de Santa Cruz (est), Tarija (sud), Beni et Pando au nord.

Pour sa part, le président Morales a de nouveau mis sur la table son projet de Constitution, qualifiée de «étatiste et indigéniste» par l'opposition, et qui a besoin de deux référendums pour entrer en vigueur.

Les gouverneurs Leopoldo Fernandez (Pando, nord), Mario Cossio (Tarija, sud), Savina Cuellar (Chuquisaca, centre) et Ernesto Suárez (Beni, nord) participaient à la réunion. En revanche, le puissant gouverneur de Santa Cruz moteur économique de la Bolivie, Ruben Costas, farouche opposant au chef de l'État, a décliné l'invitation, invoquant des «raisons de santé».

M. Costas avait indiqué, avant cette réunion, que pour parvenir à un accord le gouvernement devait auparavant «rendre l'argent de l'IDH et reconnaître le processus des autonomies de régions».

Le gouvernement qualifie régulièrement les statuts d'autonomie votés par les régions, de «sécessionniste».

La rencontre s'est déroulée au palais présidentiel Quemado, sur la place d'Armes de La Paz, où la police avait déployé un important dispositif de sécurité, a constaté l'AFP.

Les gouverneurs libéraux et conservateurs opposés au président socialiste Morales avaient accepté un peu plus tôt à Santa Cruz de se rendre à La Paz à l'invitation du président socialiste Morales pour tenter de reprendre le dialogue avec le gouvernement, bloqué depuis plus de six mois.

Ces gouverneurs ont été confirmés dans leurs fonctions lors du référendum de dimanche dernier. Le président Morales, qui remettait également à cette occasion son mandat en jeu, a recueilli plus de 66% des voix.

Au regard de ces résultats, la Bolivie se trouve divisée en deux camps: les partisans de Morales et ceux favorables aux gouverneurs défendant l'autonomie et le système économique libéral.