Le gouvernement afghan a espéré lundi que l'annonce de la démission du président pakistanais Pervez Musharraf, menacé de destitution, contribue à renforcer la démocratie et la stabilité au Pakistan.

Pervez Musharraf, qui s'était emparé du pouvoir par un coup d'Etat militaire en 1999, a annoncé lundi dans un discours télévisé sa démission, à la veille du lancement d'une procédure de destitution par la coalition gouvernementale qui avait juré de l'évincer du pouvoir.

«Nous espérons que la démission du président Musharraf va renforcer la démocratie et le gouvernement civil au Pakistan», a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Sultan Ahmad Baheen.

«L'Afghanistan soutient le principe d'un Pakistan stable et démocratique, fondé sur le règne de la loi», a-t-il ajouté.

La démission de Pervez Musharraf survient dans un moment de grande tension entre le Pakistan et l'Afghanistan. Kaboul a notamment accusé les services de renseignement pakistanais d'être impliqués dans une série d'attentats sanglants, en particulier celui visant l'ambassade d'Inde à Kaboul le 7 juillet qui avait fait plus de 60 morts.

Les autorités afghanes accusent Islamabad de ne pas faire suffisamment d'efforts pour empêcher des talibans afghans et des combattants d'Al-Qaeda de pénétrer en Afghanistan.

Les zones tribales pakistanaises abritent plusieurs groupes fondamentalistes armés, dont certains ont engagé des négociations avec le nouveau gouvernement en place à Islamabad. Mais dans le même temps, ils ont promis de poursuivre le Jihad (la guerre sainte) en Afghanistan, ce qui exaspère Kaboul.

Le Pakistan, de son côté, estime que Kaboul et les forces internationales, incapables de vaincre les talibans en Afghanistan, sont à l'origine de leur repli en territoire pakistanais et des violences qui ensanglantent le Pakistan.

Les talibans s'étaient progressivement emparés du pouvoir en Afghanistan dans les années 1990, avec l'aide des services de renseignements pakistanais.