La pression internationale est montée d'un cran dimanche vis-à-vis de la Russie, Washington et Paris promettant «des conséquences graves» au non-respect par Moscou de l'accord de cessez-le-feu avec Tbilissi tandis la chancelière allemande a redit son soutien à la Géorgie.

La secrétaire d'État américaine Condoleeza Rice, omniprésente dans les émissions politiques dominicales, a une nouvelle fois promis à la Russie qu'elle devra payer les conséquences de ses actes et accusé Moscou de ne pas, «pour le moment», honorer ses engagements.

Déjà Nicolas Sarkozy, président en exercice de l'Union européenne, avait prévenu le président russe dimanche «des conséquences graves qu'une non-exécution rapide et complète de l'accord de paix auraient sur les relations de la Russie avec l'Union européenne».

Selon les États-Unis, les Russes s'étaient engagés à se retirer immédiatement après la signature d'un cessez-le-feu par les Géorgiens vendredi.

Mais dimanche, après une conversation avec M. Sarkozy, le président russe Dmitri Medvedev a assuré que le retrait des forces russes de Géorgie allait commencer lundi «à la mi-journée».

«J'espère que cette fois-ci, il va tenir sa promesse», a déclaré sèchement la secrétaire d'État américaine sur la chaîne de télévision Fox.

«Faire usage de force disproportionnée et être ensuite accueilli dans les cercles des institutions internationales. Cela ne se passera pas comme ça», a-t-elle menacé dimanche sur la chaîne NBC.

«Toute notion que la Russie est un État responsable, prêt à intégrer les institutions internationales, politiques, diplomatiques et économiques, que la Russie est un pays différent (...), cette réputation est en lambeaux», a encore affirmé Mme Rice.

«Le monde entier voit la Russie sous un jour différent qu'il y a une semaine ou deux», a renchéri le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates dimanche,

Les Russes «ne réalisent pas encore pleinement l'ampleur des conséquences», a ajouté M. Gates.

«Bien qu'ils soient riches en pétrole, ils (les Russes) ont besoin de beaucoup de choses de l'Occident et je pense qu'il y a là de réelles opportunités s'ils ne respectent pas le cessez-le-feu».

Les États-Unis ont notamment menacé d'empêcher l'adhésion de la Russie à l'organisation mondiale du commerce ou de remettre en cause son appartenance au club des pays les plus riches le G8.

Dès lundi matin, Mme Rice se rendra à Bruxelles pour participer mardi à une réunion ministérielle exceptionnelle de l'OTAN sur la Russie.

Elle s'est déclaré certaine que l'Alliance atlantique confirmerait qu'elle reste ouverte à une adhésion de la Géorgie et de l'Ukraine, une adhésion dont Moscou ne veut pas entendre parler.

Sur ce sujet, Mme Rice était devancée par la chancelière allemande Angela Merkel qui, après avoir été reçue à Sotchi, au sud de la Russie, par le président Medvedev, s'est rendue à Tbilissi pour déclarer que «la Géorgie sera membre de l'OTAN».

Avec le président russe à Sotchi, Mme Merkel a insisté sur le respect de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de la Géorgie.

«Il existe un gouvernement élu en Géorgie, avec lequel on doit parler et négocier», a-t-elle ajouté. Moscou laisse entendre que l'Abkhazie et l'Ossétie du sud, les deux régions séparatistes qui sont au coeur du conflit, n'ont aucune envie de rester attachées à la Géorgie.

Le président Bush a averti samedi que ces deux régions «font partie de la Géorgie» et «elles vont le rester», ajoutant «qu'il n'y avait aucune discussion possible sur le sujet».

A Bruxelles, mardi les ministres des affaires étrangères de l'OTAN doivent réaffirmer leur soutien à la Géorgie tout en apparaissant divisés sur la stratégie à suivre pour traiter avec une Russie autoritaire.