Le drapeau irakien flotte de nouveau sur l'ancien yacht du président Saddam Hussein, dont la propriété vient d'être restituée à la République d'Irak au terme d'un long feuilleton judiciaire, a indiqué lundi l'avocat de l'État irakien dans ce dossier.

Dans un courrier du 1er juillet, l'État jordanien, qui était présenté comme le nouveau propriétaire du navire, a indiqué qu'il renonçait à toute prétention sur ce bien et s'en remettait aux arguments de la République d'Irak qui revendiquait ses droits sur le yacht, a affirmé à l'AFP Me Ardavan Amir-Aslani, conseil parisien de l'État irakien.

«La passation de propriété est effective depuis le 17 juillet et l'ambassadeur d'Irak en France est venu à Nice pour dresser le pavillon irakien sur le bateau», a-t-il précisé.

L'Ocean Breeze, un luxueux yacht de 82 mètres, a été à cette occasion rebaptisé Basrah Breeze, en référence à la ville de Bassorah. C'est dans cette ville du sud de l'Irak qu'a été amarré le navire après sa livraison, en 1981, avant d'être mis à l'abri dans le port de Djeddah, en Arabie Saoudite, durant la guerre Iran-Irak.

Après la chute de Saddam Hussein lors de l'invasion de l'Irak en 2003 et son exécution en 2006, l'Ocean Breeze était réapparu à l'automne 2007 à Nice, sur la Côte d'Azur, où il avait été mis en vente par l'intermédiaire d'un courtier londonien au prix de 23 512 790 euros (34 450 000 dollars).

L'État irakien s'opposait à cette vente et avait obtenu auprès du tribunal de commerce de la ville la saisie conservatoire du yacht en attendant que la justice tranche la question de sa propriété.

La société Sudeley Limited, basée aux Iles Caïman, affirmait que le navire lui appartenait après avoir été donné par la famille de Saddam Hussein au roi d'Arabie Saoudite, lequel l'aurait ensuite donné au roi Abdallah II de Jordanie, actionnaire de Sudeley.

Les avocats de la société n'ont pu être joints lundi.

L'Irak est engagé dans de nombreuses procédures visant à récupérer les avoirs de l'ancien président à l'étranger.