Un tribunal militaire syrien a condamné Abdel Halim Khaddam, ancien vice-président devenu opposant en exil, à une peine de travaux forcés à vie, a affirmé samedi à l'AFP un avocat syrien proche de l'accusation.

Interrogé par téléphone, le fils de M. Khaddam, Jihad, qui réside à Paris, a affirmé à l'AFP ne pas avoir connaissance de ce verdict, énoncé le 17 août selon l'avocat, Hossam Eddine Habbache.

«Le juge Mohammad Kaddour Assad de la première cour criminelle militaire de Damas a condamné Abdel Halim Khaddam à 13 peines, dont les travaux forcés à perpétuité», a déclaré Me Habbache.

Le tribunal a ordonné que M. Khaddam, 73 ans, soit privé de ses droits civiques et soit empêché de résider à Damas ou dans sa ville natale de Tartous (ouest), selon l'avocat.

Toujours selon Me Habbache, les autorités syriennes vont demander la coopération d'Interpol afin d'obtenir son expatriation.

Fin septembre 2007, un juge avait réclamé une peine de prison à perpétuité contre M. Khaddam, accusé d'avoir «organisé un complot en vue de renverser le pouvoir politique», avait alors indiqué M. Habbache, qui faisait partie des témoins à charge présentés par l'accusation.

Le juge avait également réclamé des peines de prison pour avoir «transmis des informations mensongères à un pays étranger dans le but de l'inciter à attaquer la Syrie» et pour avoir «exposé la Syrie à des actes nuisibles, de nature à compromettre ses relations avec un pays étranger», selon Me Habbache.

M. Khaddam, l'une des principales figures de la «vieille garde» du parti Baas, au pouvoir en Syrie, avait démissionné en juin 2005 après avoir critiqué la politique étrangère suivie par Damas. Il s'était ensuite exilé à Paris.

En mai 2006, la justice syrienne a lancé via Interpol un mandat d'amener contre M. Khaddam, accusé par le Parlement syrien de corruption et haute trahison.

L'ancien vice-président a fondé en 2006 le Front de salut national syrien (FSN), une coalition d'opposants en exil qui regroupe notamment les Frères musulmans syriens.