Le président français Nicolas Sarkozy prévoit une taxe de 1% sur les revenus du capital en France pour financer un dispositif d'aide aux pauvres, s'attirant ainsi les critiques du patronat.

Cette décision devrait être annoncée jeudi par M. Sarkozy lors d'un déplacement à Laval (ouest). Cette taxe a été qualifiée de piste «sérieuse» par le gouvernement mercredi.

Elle s'appliquera sur les revenus du patrimoine (revenus fonciers) et de placements (dividendes, assurance-vie).

Cette taxe doit permettre de financer le Revenu de solidarité active (RSA), un dispositif concernant 4 millions de personnes qui permet le cumul partiel des revenus du travail et des prestations de solidarité. Le gouvernement veut généraliser en 2009 le RSA, déjà expérimenté dans une partie du pays, avec un coût supplémentaire de 1,5 milliard d'euros.

Cette taxe a été préférée à la piste d'un financement par une ponction sur la «prime pour l'emploi», octroyée aux travailleurs à bas revenus, que dénonçait vivement la gauche.

M. Sarkozy a ainsi coupé l'herbe sous le pied du Parti socialiste, qui a qualifié mercredi la nouvelle taxe de «légitime».

L'accueil était en revanche mitigé à droite, où certains regrettaient que M. Sarkozy augmente les prélèvements, alors qu'une de ses mesures phares après son élection en 2007 avait été le vote d'un «paquet fiscal» comprenant d'importantes exonérations, d'un coût de 13 milliards par an.

Ce plan a privé le gouvernement de marges de manoeuvre budgétaire, accuse la gauche, alors que la situation économique se dégrade. Le PIB a reculé de 0,3% au 2e trimestre et M. Sarkozy avait indiqué que les caisses de l'Etat étaient «vides».

«C'est toujours la même logique, on est le pays avec les prélèvements obligatoires les plus élevés de la planète et les seules idées qu'on trouve, c'est de les augmenter encore», a déploré Pierre Nanterme, président de la commission «économie» du Medef, l'organisation du patronat français.

Fin 2007, le taux de prélèvements obligatoires s'établissait à 43,5% du PIB, plaçant la France dans le peloton de tête des pays industrialisés. Lors de sa campagne électorale, M. Sarkozy s'est engagé à ramener ce taux à la moyenne de l'UE, autour de 40%, d'ici 2012.