Quelque 2,5 millions de personnes sont prises au piège par des inondations dans l'est de l'Inde, provoquées par les pluies de la mousson qui ont déjà fait 800 morts dans le pays depuis juin, ont indiqué mercredi les autorités.

Les fortes précipitations qui s'abattent sur l'État du Bihar, ont fait déborder la rivière Kosi qui s'est déversée dans le lit voisin d'un ancien fleuve asséché depuis des siècles.

Dans ce nouveau cours d'eau de 1,6 km de large, 2,5 millions de gens sont bloqués et 46 personnes sont déjà mortes, selon le gouvernement du Bihar, qui parlait dès mardi d'un million de personnes coupées du monde.

Le Premier ministre de cet État pauvre, Nitish Kumar, a jugé la situation «catastrophique», mais s'est contenté de conseiller à ses concitoyens désespérés de «courir».

«Le gouvernement nous demande de fuir, mais nous n'avons nulle part où aller», se lamente une rescapée, Shanti Devi.

Dix mille habitants de Madhepura avaient réussi à s'échapper le 18 août quand la rivière commençait à déborder.

L'armée a déployé des hélicoptères et des troupes au sol pour venir en aide au maximum de sinistrés. Des milliers de personnes ont déjà pu être évacuées vers des camps de fortune, mais il faudra en dresser des centaines de plus, ont prévenu les autorités locales.

Le ministre adjoint de l'Agriculure Akhilesh Prasad Singh s'est engagé à ce qu'un million de tonnes de riz et de blé soient distribuées au Bihar.

Plus de 800 personnes ont déjà trouvé la mort depuis juin à cause des intempéries en Inde et deux millions ont été sinistrées. L'Etat septentrional de l'Uttar Pradesh, le plus peuplé du pays (180 millions d'habitants), compte près de 700 victimes.

Chaque année, entre juin et septembre, dans le nord et l'est du sous-continent, les pluies de la mousson font déborder les cours d'eau, tuant des centaines de personnes, balayant des villages, submergeant les rizières et décimant les élevages.

En 2007, l'Inde avait été particulièrement meurtrie par ces intempéries saisonnières, avec plus de 2.200 morts et des dizaines de millions de sinistrés.