L'ouragan Gustav a fait au moins cinq morts et sept blessés mardi après avoir touché terre à Haïti, fouetté par des pluies diluviennes et des vents violents, ont annoncé les autorités haïtiennes.

«Deux personnes sont mortes dans le sud-est dans l'effondrement de leurs maisons, une autre est décédée dans des circonstances non encore élucidées», a indiqué à l'AFP Alta Jean-Baptiste, directrice du bureau de la protection civile haïtienne.

Deux autres personnes sont mortes et 7 ont été grièvement blessées dans l'explosion d'une maison, qui pourrait être liée aux intempéries, a rapporté Jean Michel Sabbat, un responsable local de la protection civile. Douze personnes vivaient dans cette maison où était stockée de l'essence.

Selon ce responsable, de nombreuses maisons ont été détruites, des toits emportés et des pylônes électriques arrachés par les vents violents.

A 20H00 HAE, le centre de l'ouragan se situait à 100 km à l'ouest de Port-au-Prince et à 250 km au sud-est de Guantanamo, sur l'île de Cuba, a indiqué le Centre national des ouragans (NHC), basé à Miami.

Classé en catégorie 1 sur l'échelle de Saffir-Simpson qui compte 5 niveaux, Gustav avançait à la vitesse de 11 km/h vers le nord-ouest, avec des vents ne soufflant plus qu'à 120 km/h.

Mais selon l'Institut de météorologie cubain (Insmet), Gustav, qui doit apporter des pluies diluviennes sur la région orientale de Cuba, pourrait gagner en puissance et atteindre la catégorie 2 ou 3 sur l'échelle Saffir-Simpson, supposant des vents soufflant à plus de 154 km/h.

Le gouvernement de Haïti a décrété dès lundi soir la «mobilisation générale». Depuis plus de 24 heures, d'importantes précipitations affectent la quasi-totalité du territoire haïtien.

Les trafics aérien et maritime ont été interdits dans tout le pays, tandis que les écoles et les commerces étaient fermés.

A Port-au-Prince, les activités étaient complètement paralysées.

L'installation du nouveau gouvernement haïtien prévue mardi a été reportée «en raison des intempéries», a indiqué à l'AFP le responsable du service de presse du bureau du Premier ministre.

Plusieurs centaines de personnes ont été accueillies dans des abris provisoires.

Des consignes d'évacuation ont été données aux populations vivant dans les zones à risques alors que le ministère de l'Intérieur a lancé un appel à la solidarité nationale et internationale.

Intervenant lundi soir sur la télévision nationale d'Haïti, le ministre Paul-Antoine Bien-Aimé a demandé «aux amis de la coopération internationale et aux organisations non-gouvernementales de travailler ensemble pour aider à la gestion des risques et des désastres».

L'ONG World Vision a indiqué dans un communiqué avoir pré-positionné du matériel de première nécessité (eau potable, couvertures, nourriture) en des points stratégiques.

Une alerte à l'ouragan a été émise aussi en République dominicaine, qui se partage l'île d'Hispaniola avec Haïti, en Jamaïque et à Cuba pour les provinces de Granma, Santiago de Cuba et Guantanamo, qui devraient subir l'arrivée de l'ouragan mercredi.

Quelque 4600 personnes ont été évacuées en République dominicaine, ont indiqué mardi les autorités qui n'avaient jusqu'à présent rapporté ni dommages ni victimes.

Près de 20 000 personnes, dont 90 touristes étrangers, ont été évacuées mardi dans des provinces orientales et centrales de Cuba en prévision du passage, prévu mercredi, de l'ouragan Gustav, a indiqué l'agence d'information nationale cubaine AIN.

Les menaces de perturbations de la production pétrolière dans le golfe du Mexique, où Gustav pourrait arriver ce week-end, ont fait grimper les cours du brut.

Haïti a déjà été durement touché il y a moins de deux semaines par la tempête tropicale Fay, qui y a fait au moins sept morts, tandis qu'une quarantaine de passagers d'un bus tombé dans une rivière en crue étaient toujours portés disparus.