La France a estimé jeudi que le procès de l'ex-chauffeur de Oussama ben Laden, Salim Ahmed Hamdan, déclaré coupable à Guantanamo de «soutien matériel au terrorisme» par un tribunal militaire d'exception n'était ni «juste» ni «équitable».

Le ministère des Affaires étrangères, interrogé sur ce procès, a rappelé la position «claire et constante» de Paris au sujet des juridictions d'exception controversées existant sur cette base américaine à Cuba.

«Les garanties reconnues par le droit international humanitaire et les conventions internationales relatives aux droits de l'Homme doivent être appliquées à tous les détenus, quel que soit leur statut et leur nationalité», a déclaré un porte-parole du Quai d'Orsay, Romain Nadal.

«Ces garanties concernent notamment le droit à ne pas être détenu arbitrairement et celui à un procès juste et équitable, ce qui n'est pas le cas actuellement», a-t-il ajouté.

M. Nadal a rappelé les conclusions en 2005 de la commission d'enquête des Nations unies, affirmant «sans ambiguïtés» que «le centre de détention de Guantanamo doit être fermé». La France et l'Union européenne «l'ont également demandé à plusieurs reprises», a-t-il ajouté.

Salim Ahmed Hamdan, un Yéménite d'une quarantaine d'années, dont plus de six passées dans le camp-prison de Guantanamo, encourt désormais la prison à vie. Les auditions pour décider à quelle peine le condamnera le jury reprendront mercredi.