Les soldats de la Garde nationale américaine et les réservistes ayant combattu en Irak et en Afghanistan sont plus susceptibles d'avoir des problèmes d'alcool une fois revenus à la vie civile que leurs homologues de l'armée d'active ou leurs collègues n'ayant pas été au front, selon une nouvelle étude militaire.

Les auteurs de cette étude, publiée cette semaine dans le Journal de l'Association médicale américaine, estime qu'une préparation au stress des combats insuffisante et un moins bon accès aux services de soutien une fois rentrés au pays seraient en cause.

Les hommes et femmes de la Garde nationale et de la réserve peuvent être appelés sous les drapeaux en cas de guerre, et l'armée américaine y a eu énormément recours dans le conflit actuel: à plusieurs reprises en 2005, réservistes et Gardes nationaux représentaient près de la moitié des troupes déployées en Irak.

Cette étude, qui s'inscrit dans le cadre de la vaste étude «Millenium», lancée en 2001 par le Pentagone pour étudier les effets de la guerre sur la santé des troupes, est la première à comparer les problèmes d'alcool des vétérans d'Irak et d'Afghanistan avant et après leur déploiement sur le terrain. Des données ont été analysées portant sur près de 80 000 hommes, dont plus de 11 000 envoyés en Irak et Afghanistan.

Plus de 600 combattants ne faisant état d'aucun problème d'alcool avant la guerre en ont eu après avoir connu le feu. Soit 26% des quelque 2400 combattants qui ont dit n'avoir aucun problème de ce côté-là.

Le risque de voir se développer de nouveaux problèmes d'alcool est 60% supérieur chez les Gardes nationaux et réservistes ayant été sur un terrain de guerre que chez ceux qui n'ont pas combattu, selon cette étude. Et ces nouveaux comportements, consommation importante et régulière d'alcool ou absentéisme au travail pour cause d'alcool, sont plus fréquents chez ces derniers qu'au sein des troupes régulières.

En outre, pour ces «citoyens-soldats», le retour au pays est bien plus dur que pour les soldats d'active: «ce n'est pas comme si vous viviez à Fort Hood ou Camp Lejeune et que tous vos voisins sont dans l'armée», note Bob Handy, ancien du Vietnam et directeur de Veterans United for Truth, une association qui réclame du gouvernement qu'on modifie la prise en charge psychologique des anciens combattants.

Sur Internet: jama.ama-assn.org et www.millenniumcohort.org/.