Le chef radical chiite irakien Moqtada Sadr, qui se trouve selon les Américains en Iran, a appelé vendredi ses partisans à signer avec leur sang un engagement à «résister à l'occupant».

Moqtada Sadr «appelle les croyants à signer avec leur sang un pacte d'allégeance à l'imam Mahdi», dans un communiqué lu pendant la prière du vendredi par cheikh Assaad al-Nasseri à la mosquée de Koufa, une ville jumelle et proche de la ville sainte chiite de Najaf et située à environ 160 km au sud de Bagdad.

En signant ce pacte, les croyants «s'engagent à résister dans tous les pays musulmans et spécialement en Irak, militairement et idéologiquement, aux occupants, colonisateurs et à la pensée laïque occidentale», selon le texte.

«Je m'engage à considérer tous les musulmans, spécialement en Irak, comme mes frères et à ne jamais porter atteinte à leur sang, à leurs biens et à leur dignité», ajoute le pacte.

La puissante milice de Moqtada Sadr, «l'Armée du Mahdi», a été accusée à plusieurs reprises d'être l'auteur d'exactions à l'encontre des sunnites notamment à Bagdad.

«Mes seuls ennemis sont les occupants, les infidèles et les 'nawasseb' (radicaux sunnites anti-chiites), les colonisateurs et les envahisseurs. (Je m'engage à) ne pas négocier avec eux, à ne signer aucune trêve et à ne pas m'asseoir à la même table qu'eux tant que je serai en vie», conclut ce texte.

Le document doit comporter le nom, le pays et le lieu de signature. Pour le parapher, les candidats doivent signer en s'incisant le pouce ou apposant ce doigt sur le document.

Pour Salah al Obeidi, le porte-parole de Moqtada Sadr, la campagne a déjà commencé. «Il s'agit de mettre l'accent sur le culte de Dieu plutôt que sur la politique et sur le fait que la résistance n'a pas de fin tant qu'il y a occupation ainsi que sur tous les aspects de la résistance à l'occupant», a-t-il dit dit.

«C'est également un appel à l'unité de tous les Irakiens», a-t-il encore dit.

Moqtada Sadr s'est toujours déclaré opposé à l'occupation américaine en Irak. Il a fait sortir l'an dernier ses ministres du gouvernement et ses députés ont retiré leur soutien au premier ministre, Nouri al-Maliki, que les partisans de Moqtada Sadr accusent de faire le jeu des États-Unis.