Le magnat déchu de la presse Conrad Black dit trouver plusieurs de ses co-détenus «intéressants» et n'avoir rien subi de «déplaisant» dans sa prison américaine, où il affirme se préparer à «relancer sa carrière».

Dans un article adressé à son ancien journal, The National Post, et publié samedi, le détenu n°18330-424 à la prison fédérale de Coleman (Floride, sud-est) donne pour la première fois, selon le Post, quelques détails sur sa vie de prisonnier, après que des journaux eurent publié des récits en citant certains de ses co-détenus.

Conrad Black réfute notamment un récit du New York Post selon lequel il aurait dû subir une fouille au corps très complète en compagnie de plusieurs détenus nus comme lui.

«La source et la description sont de la fiction», écrit-il. L'ancien patron du troisième empire de presse du monde reconnaît subir des fouilles mais affirme qu'elles ne sont pas «embarrassantes».

«Cet établissement n'est pas étouffant. Il n'y a pas de violence, nombre des gens ici sont tout à fait intéressants et je n'ai rien subi de déplaisant de la part de qui que ce soit», écrit-il.

Lord Black - il est membre de la chambre des Lords britannique - souligne toutefois que ce n'est pas un «country club».

L'ancien magnat, reconnu coupable d'avoir détourné 60 millions de dollars lors de la vente d'actifs de sa société Hollinger au groupe de presse canadien Canwest, dit aussi avoir reçu des offres d'éditeurs américains et canadiens pour publier des conférences sur l'histoire américaine qu'il a prononcées devant ses co-détenus.

Il indique poursuivre ses efforts juridiques pour faire annuler sa condamnation «dépourvue de sens» ou au moins atténuer sa peine de 6 ans et demi de prison, assortie de 125 000 dollars d'amende et d'une confiscation de biens à hauteur de 6,1 millions de dollars.

Lord Black affirme aussi avoir la ferme intention de «relancer sa carrière une fois que cette longue et fastidieuse persécution sera terminée», mais en attendant, il prend son emprisonnement avec une certaine philosophie. «Si de saints hommes comme Gandhi ont pu choisir de nettoyer les latrines (...) cette expérience ne me tuera pas», dit-il.