A la veille de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, George W. Bush compte exprimer jeudi sa «profonde inquiétude» sur l'état des droits de l'Homme en Chine. Le président américain va exhorter Pékin à mettre fin aux détentions à caractère politique et à garantir la liberté de la presse, de réunion et de croyance.

Le président Bush, qui effectue sa dernière tournée asiatique à moins de six mois de son départ de la Maison-Blanche, doit prononcer ce discours jeudi matin dans un centre de conférences de Bangkok, devant un parterre de diplomates étrangers, de ministres thaïlandais et de chefs d'entreprise, quelques heures avant son arrivée à Pékin dans la soirée.

Ce discours, l'un des plus critiques jamais prononcés en public par Bush sur la Chine, ne manquera pas d'offusquer les dirigeants chinois, actuellement tout à leur euphorie olympique.

«L'Amérique exprime sa ferme opposition à la détention par la Chine de dissidents politiques, de défenseurs des droits de l'Homme et de militants religieux», déclare le président américain dans ce discours, diffusé mercredi par la Maison Blanche une vingtaine d'heures avant le prononcé, alors que George W. Bush se rendait de Corée du Sud, première étape de sa tournée, en Thaïlande.

«Nous défendons la liberté de la presse, la liberté de réunion et le droit du travail, pas pour nous opposer aux dirigeants chinois, mais parce que la seule façon pour la Chine de développer son plein potentiel est d'accorder une plus grande liberté à son peuple», déclare le chef de la Maison-Blanche.

Ce discours présenté comme marquant par l'entourage présidentiel est destiné à synthétiser les positions de Bush sur l'engagement plus fort» de sa présidence envers une Asie stratégiquement cruciale.

«J'ai parlé clairement, franchement et de façon cohérente avec les dirigeants chinois à propos de nos profondes préoccupations sur la liberté religieuse et les droits de l'homme», ajoute George W. Bush, qui doit passer quatre jours en Chine, dernière étape de sa tournée asiatique, à l'occasion des Jeux olympiques de Pékin qui s'ouvrent vendredi.

Toutefois, le président américain reconnaît, dans le même temps, que tout changement en Chine devra intervenir «à son propre rythme et en accord avec sa propre histoire et ses propres traditions». «En fin de compte, seule la Chine peut décider de la voie qu'elle entend suivre», concède-t-il.

Bush est arrivé mercredi soir à Bangkok et il a rencontré peu après le premier ministre Samak Sundaravej. Au cours de ses entretiens avec celui qui se présente comme un ami de la junte birmane, le président américain a glissé quelques critiques sur la «tyrannie» du régime de Rangoon et a une nouvelle fois appelé à la libération de l'opposante birmane et prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi.

La «First Lady» Laura Bush devait d'ailleurs se rendre dans un camp de réfugiés karens près de la frontière avec la Birmanie. Pour sa part, le président Bush devait aussi visiter une oeuvre de bienfaisance consacrée à la lutte contre le SIDA et rencontrer des dissidents birmans.