Le procès de deux ex-officiers de l'armée argentine, accusés de l'enlèvement et de la disparition d'un sénateur à l'époque de la dictature, s'est ouvert mardi mais a immédiatement été suspendu jusqu'au lendemain en raison de l'hospitalisation d'un des accusés, souffrant de douleurs à la poitrine.

Il s'agit d'Antonio Bussi, ancien général âgé aujourd'hui de 82 ans, qui dirigeait la province de Tucuman après le coup militaire de 1976. Son coaccusé Luciano Benjamin Menendez, 81 ans, commandait de son côté un unité régionale de l'armée.

Le sénateur Guillermo Vargas Aignasse a été enlevé le jour même du coup d'État militaire. Son épouse avait pu lui rendre visite en prison, où il semblait avoir fait l'objet de violence. L'armée a déclaré plus tard l'avoir remis en liberté, mais personne ne l'a jamais plus revu.

Le général Bussi avait mené l'«Opération Indépendance» dans sa province après trois décrets de la présidente Isabel Peron, veuve de l'ancien homme fort de Buenos Aires Juan Peron, selon lesquels tout mouvement politique subversif devait être annihilé. Quelques semaines plus tard, Mme Peron a été renversée par l'armée.

Selon le fils du général, Ricardo Bussi, l'accusé compte demander la présence de Mme Peron, qui fait l'objet d'une demande d'extradition adressée à l'Espagne, où elle a été arrêtée en janvier 2007.

Le bilan officiel de la «Sale guerre» menée par l'armée contre les dissidents de gauche fait état de 13 000 morts entre 1976 et 1983, mais les organisations de défense des droits de l'Homme évoquent un chiffre plus élevé.