Le candidat démocrate à la Maison Blanche Barack Obama et son colistier Joe Biden, qui font campagne ensemble depuis vendredi, ne cessent d'afficher leur proximité comme pour mieux souligner le contraste avec le ticket républicain qui se connaissait à peine voici trois jours.

Partis labourer le terrain dans des Etats en déclin industriel avec leurs épouses respectives et escortés par une soixantaine de journalistes, MM. Obama et Biden ne se quittent pas d'une semelle, ne cessent de chanter leurs louanges respectives, plaisantent et partagent des moments simples avec les électeurs.

La première journée de cette tournée en bus a coïncidé avec l'annonce du choix par le candidat républicain John McCain, de la gouverneure d'Alaska, Sarah Palin, comme colistière. Cette annonce a fait l'effet d'un coup de tonnerre: M. McCain connaissait à peine Sarah Palin, une jeune femme aux positions ultraconservatrices, lorsqu'il lui a proposé la vice-présidence.

Le Los Angeles Times citait samedi un stratège républicain qualifiant ce choix de «décision hyperpolitique. Manifestement, il n'a aucune histoire commune avec Sarah Palin. Il ne la connaît pas. Cela semble être un coup calculé pour gagner des voix féminines».

Tout en faisant l'éloge de Mme Palin, Barack Obama a aussitôt souligné à quel point il était satisfait de son propre ticket. «Je suis content d'avoir choisi Joe Biden», a-t-il déclaré. «Je pense qu'il est celui qui peut m'aider à guider ce pays dans une meilleure direction et aider les familles qui travaillent», a-t-il ajouté en parlant de son ancien rival pendant les primaires, qui est un vétéran du Sénat.

«J'ai confiance en mon choix», a-t-il insisté samedi devant quelques journalistes après un meeting à Dublin, dans la banlieue de Columbus (Ohio, nord).

Cette tournée commune de quatre jours a aussi été l'occasion pour les deux familles de mieux se connaître. Michelle Obama et Jill Biden ne se sont pas non plus quittées. Les deux couples ont notamment pris un petit déjeuner ensemble dans un restaurant américain typique.

Tous les quatre ont visité une usine de biocarburant, discuté avec Mike Tomlin, l'entraîneur de l'équipe de football américain de Pittsburgh, les «Steelers» (les «Métallos»), dont Joe Biden est fan et qui est un partisan déclaré de Barack Obama.

Ils ont aussi dégusté des glaces, l'occasion pour Joe Biden de placer un bon mot. «C'est la seule raison pour laquelle je fais campagne au poste de vice-président: le marchand de glaces», a-t-il dit.

«Nos familles commencent vraiment à bien s'entendre», s'est réjoui Barack Obama, qui a raconté que ses deux filles avaient passé une nuit avec une partie des petits-enfants de M. Biden et s'étaient «bien amusées».

«J'ai toujours bien aimé Barack, mais j'adore Michelle», a lancé un peu plus tard Joe Biden en présentant les deux familles à une foule rassemblée pour entendre les deux hommes en meeting à Beaver (Pennsylvanie, est). Au cours de tous leurs événements publics en commun, M. Biden a été chaleureusement applaudi en apparaissant au côté de M. Obama.

Ce dernier compte notamment sur son colistier pour l'aider à se rapprocher de l'électorat populaire qui l'avait boudé pendant les primaires, lui préférant Hillary Clinton.

Dans son premier spot de campagne, M. Biden rappelle ses origines ouvrières à Scranton, en Pennsylvanie, et fait le parallèle avec Barack Obama, «qui a tiré la même leçon en étant élevé par une mère seule et par ses grands-parents».

Les deux têtes d'affiche démocrates se sont séparées dimanche soir après un troisième rassemblement électoral en commun à Battle Creek (Michigan, nord) pour continuer la campagne chacun de son côté. Barack Obama devrait être lundi dans le Wisconsin (nord), avant de retourner dans les Etats disputés de l'Ohio et de la Pennsylvanie au moins jusqu'à jeudi.