Des camions militaires et d'aide humanitaire se croisaient dans les deux sens lundi sur la route entre la frontière russe et Tskhinvali, la capitale du territoire géorgien séparatiste d'Ossétie du Sud, mais les troupes russes ne semblaient opérer aucun retrait massif, a constaté un journaliste de l'AFP.

De nombreux blindés, certains ornés du drapeau russe, étaient parqués au bord de la route et dans Tskhinvali, alors que des soldats prenaient le soleil à proximité.

Une dizaine de camions du ministère russe des Situations d'urgence, présumés transporter l'aide humanitaire mais tous bâchés ou fermés, faisaient route vers Tskhinvali, fortement endommagée lors de la tentative manquée de la Géorgie d'en reprendre le contrôle dans la nuit du 7 au 8 août.

Une vingtaine d'autres ont été vus en stationnement à Zamarag, à la frontière russe, ainsi que sept camions militaires apparemment chargés de planches et d'autres matériaux.

Dans l'autre sens, en provenance de l'Ossétie du Sud, plusieurs convois de camions de l'armée faisaient route vers la Russie, bâchés et contenant apparemment du matériel militaire.

Mais le mouvement était nettement moins important que dans l'autre sens.

L'agence officielle russe Ria Novosti a affirmé depuis Tskhinvali que «de petits groupes de cinq à dix véhicules militaires» partaient vers Vladikavkaz, estimant que cela «confirmait la mise en oeuvre» de la décision du président Dmitri Medvedev de faire revenir les unités de la 58e armée à leurs lieux de cantonnement d'avant le début du conflit.

Une quarantaine de blindés russes étaient garés à la frontière, sans qu'il soit possible de savoir s'ils faisaient route dans un sens ou dans l'autre, ou s'ils étaient postés là pour sécuriser la frontière.

«Il n'y a pas de retrait pour le moment», a dit un soldat russe à l'AFP.

Selon un responsable de l'administration présidentielle russe accompagnant un groupe de journalistes, Alexandre Matchevski, le retrait des troupes que Moscou s'est engagé à commencer lundi «commencera demain (mardi) matin».

«Nous ne sommes pas entrés en un seul jour, et il faudra plusieurs jours pour que le retrait s'effectue», a-t-il ajouté.

Des dizaines de civils arrivaient également à Tskhinvali venant de Russie dans des autocars et des minibus.

«Je suis de Tskhinvali. Ma maison est détruite mais il faut bien y retourner», a dit une femme ossète à l'AFP.

À Moscou, le Service fédéral des migrations a affirmé que 8000 des 37 000 réfugiés d'Ossétie du Sud avaient déjà regagné le territoire séparatiste géorgien.