La situation humanitaire est «absolument dramatique» à Gori où l'aide ne parvient qu'au «compte-gouttes», a dit samedi au téléphone à l'AFP l'ambassadeur de France en Géorgie, Eric Fournier, qui s'exprimait de cette ville géorgienne dont l'accès est bloqué par les Russes.

«La situation est absolument dramatique ici», a déclaré M. Fournier, l'un des rares officiels à avoir pu se rendre à Gori.

«Le gouverneur de Gori appelle à l'aide. L'aide humanitaire arrive au compte-gouttes, des femmes, des enfants n'ont rien à manger», a-t-il ajouté.

Le diplomate français a expliqué qu'il restait essentiellement des «femmes et des vieillards dans la ville», qu'un couvre-feu à partir de 22H00 (14H00 HAE) avait été instauré, que «des maraudeurs» étaient «autour de la ville» et que la situation était «un peu dangereuse».

Gori est coupée du reste de la Géorgie depuis lundi et l'essentiel de la population a quitté cette cité stratégique reliant l'est à l'ouest du pays, voisine de la province séparatiste d'Ossétie du Sud.

L'armée russe y est entrée après avoir déclenché une contre-offensive contre les forces géorgiennes qui cherchaient à prendre le contrôle de cette province indépendantiste pro-russe.

Plusieurs blindés, notamment des chars, bloquaient encore samedi l'accès à Gori, a constaté un journaliste de l'AFP, et un convoi humanitaire a pu y entrer en fin de matinée. D'autres véhicules militaires quittent cette ville depuis vendredi pour se positionner plus profondément encore en territoire géorgien.

Le ministère géorgien de l'Intérieur a indiqué qu'il n'y avait aucun signe d'un départ des troupes russes de Géorgie, malgré l'accord de cessez-le-feu accepté par Moscou et Tbilissi. «Les Russes restent. Ils n'ont pas du tout l'intention de partir», a déclaré Chota Outiachvili, porte-parole de ce ministère.