La justice française a autorisé mardi la remise en liberté sous contrôle judiciaire de l'ex-membre des Brigades Rouges italiennes Marina Petrella, en instance d'extradition vers son pays, afin de lui permettre de recevoir des soins dans de meilleures conditions.

La cour d'appel de Versailles, près de Paris, a assorti la remise en liberté de Mme Petrella, 54 ans, de l'obligation d'informer le parquet général de ses lieux d'hospitalisation et de résider chez elle à Argenteuil (banlieue parisienne) lorsqu'elle sortira de l'hôpital.

Actuellement hospitalisée à l'hôpital Sainte-Anne de Paris, Mme Petrella est en «abandon de vie», atteinte de «troubles dépressifs et suicidaires» et souffre de «dénutrition», selon ses médecins. Elle est alimentée par une perfusion, a indiqué mardi son avocate Irène Terrel.

La décision, conforme aux réquisitions du parquet général, ne remet pas en cause la procédure d'extradition de l'ex-brigadiste vers l'Italie, où elle a été condamnée en 1992 à la détention à perpétuité, notamment pour complicité dans le meurtre d'un commissaire de police, en 1981.

L'extradition ne devrait toutefois pas intervenir avant l'examen d'un recours déposé devant le Conseil d'Etat.

Marina Petrella a été arrêtée en août 2007 dans la région parisienne. Elle vivait en France depuis 1993, où elle s'est mariée. Elle est mère de deux filles de 25 et 10 ans.

Son décret d'extradition a été signé le 9 juin par le premier ministre François Fillon.

Le président français Nicolas Sarkozy a fait savoir début juillet qu'il avait demandé la grâce de Marina Petrella dans une lettre au chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi.

Plusieurs anciens activistes italiens d'extrême gauche se sont réfugiés en France à partir de la fin des années 70 et y ont ensuite vécu sans être inquiétés, en vertu de la «doctrine Mitterrand», l'ex-président socialiste, qui leur accordait l'asile s'ils renonçaient à la violence.